La France a la chance d'avoir une grande agriculture. Les Français sont fiers de leurs agriculteurs et y sont très attachés ; quant aux députés Les Républicains, ils connaissent, eux, personnellement plusieurs exploitants, qu'ils côtoient et rencontrent régulièrement dans leurs circonscriptions.
L'agriculture, qui représente un million d'emplois en France, est un secteur d'activité économique très important dans lequel notre pays est, avec 18 % de parts de marché, la première puissance européenne, devant l'Allemagne, et la deuxième puissance mondiale. Pourvoyeuse d'emplois et d'avenir, notre agriculture a une histoire, mais elle doit s'organiser en filières pour faire face à la compétition européenne et mondiale à laquelle elle est soumise quotidiennement. C'est à ce titre que la commission qui est saisie au fond des questions agricoles est celle des affaires économiques, et non celle du développement durable, même si nous sommes très heureux de pouvoir y aborder ce sujet.
Après-guerre, la puissance publique a demandé à notre agriculture de s'organiser afin de répondre à la nécessité absolue de nourrir les habitants de notre pays, et au-delà. Ainsi 28 millions des 55 millions d'hectares que représente la superficie de la métropole sont-ils consacrés à des cultures. Parfois, les zones de production sont connectées à des zones de consommation mais, la plupart de temps, ne serait-ce que parce que notre agriculture – et c'est une chance – est extrêmement diversifiée, elles ne le sont pas. Il s'agit là d'un défi permanent pour notre agriculture qui, plus que jamais, doit s'organiser en filières.
Par ailleurs, celle-ci a connu, depuis l'après-guerre, outre la modernisation et l'automatisation, un certain nombre de bouleversements sociaux, économiques mais aussi environnementaux. Certains produits qui avaient été vendus aux agriculteurs comme révolutionnaires ont ainsi dû être éliminés. Cependant, quel secteur d'activité économique n'a pas connu les mêmes évolutions ? Pour notre part, nous refusons de jeter systématiquement la suspicion – qui constitue la musique de fond de ce quinquennat – sur nos agriculteurs, qui n'auraient pas engendré la révolution sociale, économique et environnementale des secteurs de production et de l'agroalimentaire. Des efforts colossaux ont été consentis. Certes, il reste encore des marges de progrès, mais nous refusons d'opposer les agriculteurs entre eux, et de considérer qu'il y aurait plusieurs agricultures en France. Il n'y en a qu'une seule ; elle est la plus puissante d'Europe, la deuxième au monde, et nous devons la défendre de manière unanime.
Cette agriculture respectueuse de l'environnement, qui place l'emploi au coeur de ses préoccupations, nous offre une extraordinaire chance de développement économique. Dois-je rappeler qu'elle participe, avec le secteur agroalimentaire, pour près de 12 milliards à l'excédent de la balance commerciale de notre pays ? De quel autre secteur peut-on en dire autant ? Nous pouvons concevoir que des expérimentations soient menées, que de nouvelles propositions soient formulées. Mais comment faire croire que de telles micro-propositions pourraient être, demain, une solution pour la première puissance agricole européenne ?
Permettez-moi de vous rappeler l'apport de notre famille politique dans ce domaine. Philippe Vasseur, qui fut le premier à lancer un débat sur l'agriculture biologique dans notre pays, élabora le premier plan quinquennal de l'agriculture biologique en France. Hervé Gaymard fut le premier ministre de l'agriculture à demander au Premier ministre de charger un parlementaire d'une mission sur le développement de l'agriculture biologique. Michel Barnier fut le premier à demander que la mortalité des abeilles et des apoïdes sauvages soit placée au coeur des travaux de l'Assemblée nationale. C'est bien notre famille politique qui a lancé, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, le premier plan Écophyto, afin de diminuer au maximum l'utilisation des intrants. Enfin, c'est nous qui avons adapté la directive 2009128CE sur une utilisation des pesticides plus respectueuse de l'environnement.
Pour conclure, je veux dire une nouvelle fois, au nom des députés Les Républicains, notre attachement à notre agriculture et aux agriculteurs, qui ont consenti des efforts considérables. Nous sommes là, toutes et tous, pour les accompagner.