Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 30 novembre 2016 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Au nom du groupe Union des démocrates et indépendants, je remercie l'ensemble des participants à cette très belle table ronde pour la qualité et l'intérêt de leurs interventions.

Il n'existe pas un seul modèle agricole dans notre pays ; il y en a plusieurs qui tendent, d'ailleurs, de plus en plus à converger. Je suis frappé de constater combien, dans ma région, les pratiques évoluent dans le bon sens, et ce grâce à des précurseurs – dont vous êtes, mesdames, messieurs – qui ont montré qu'il était possible de changer les pratiques en s'appuyant sur des consommateurs de plus en plus avertis. Je salue donc votre engagement. J'ai été très sensible à vos propos : il ne s'agit plus, depuis longtemps, d'opposer les gros aux petits, tel type de production à tel autre ; tous se complètent. Nous avons besoin d'une agriculture qui exporte et d'une agriculture qui redécouvre la vertu des circuits courts et la place du consommateur. Les consommateurs européens ayant davantage de moyens que les autres, on devrait pouvoir réintégrer de la valeur.

L'agriculture, grâce à la biodiversité, au captage de CO2, à la qualité de l'eau et à la fertilité des sols, joue un rôle primordial dans la préservation, non seulement de l'environnement, mais aussi de la vie. Je me demande d'ailleurs pourquoi on ne rebaptise pas le ministère de l'environnement, « ministère de la vie », car l'environnement, c'est la vie !

La vraie question – et vous l'avez posée – est de savoir comment réintroduire les coûts induits. Le libéral que je suis construit son raisonnement sur la vérité des prix, qui doivent inclure les coûts induits, c'est-à-dire la fiscalité verte. Sans une telle fiscalité, tout ce que l'on peut dire sur la politique environnementale n'est que baratin. Non seulement nous ne sommes pas des climato-sceptiques, mais nous voulons que la cause environnementale avance, ce qui suppose une évolution des pratiques et la mise en oeuvre d'une fiscalité verte.

Comment améliorer le modèle ? Il faut avant tout redonner du sens, et le reste suivra naturellement. François Léger l'a rappelé et je l'en remercie, de même que je remercie Cécile Claveirole pour son très beau rapport. Nous devons, avec l'aide des régions, dont c'est le rôle, construire des filières, réintroduire certains outils, notamment, c'est vrai, les abattoirs de proximité. Il nous faut également réorienter la PAC, sans quoi nous ne nous en sortirons pas : c'est un vrai scandale que la PAC joue contre les intérêts environnementaux. Il convient également de soutenir les collectifs, de valoriser les filières et de régler la question foncière, ce qui est évidemment essentiel.

En conclusion, les agriculteurs étant usés par la crise, nous devons mieux les accompagner. Que pouvons-nous faire dans ce domaine ? Beaucoup d'entre eux veulent sauter le pas, mais il faut leur en donner les moyens. Comment, aussi, peut-on mieux coordonner l'ensemble des acteurs concernés ? Enfin, le développement des circuits courts implique que nous favorisions la prise de conscience de nos concitoyens. Il y aurait encore beaucoup à dire. En tout cas, mesdames, messieurs, encore merci et bravo pour votre engagement !

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