Intervention de Jacques Krabal

Réunion du 30 novembre 2016 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

À mon tour, je remercie, au nom du groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste, l'ensemble des participants à cette table ronde. Je n'ai pas le sentiment que l'on remette aujourd'hui en cause le concept d'agro-écologie, qui a pourtant fait l'objet d'un débat et d'un compromis entre les principaux acteurs socio-économiques et le Gouvernement, lors de l'examen du projet de loi pour l'avenir de l'agriculture. Je n'en rappellerai donc pas les avantages.

Je remarque que les différents intervenants ont fait preuve d'une grande tolérance. De fait, l'agriculture est variée et les pratiques multiples, et nous ne pouvons plus opposer un système à un autre. Il faut privilégier une approche globale. Sans nier la puissance économique de notre agriculture, il faut pour autant reconnaître qu'elle s'inscrit dans un contexte de dérégulation des marchés. L'agriculture française est intégrée à un système mondialisé et elle doit relever des défis majeurs, qu'ils soient alimentaires, sanitaires, environnementaux, économiques, sociaux, sociétaux, territoriaux ou techniques. Dire qu'aujourd'hui, tout va bien, ce n'est pas servir la cause des agriculteurs.

Avec le concept d'agro-écologie, on nous propose, non pas une alternative, mais une pratique complémentaire qui permet d'engager l'agriculture sur une voie nouvelle. Du reste, les agriculteurs que nous rencontrons dans nos territoires ont déjà procédé à de nombreux changements et innovations. Je ne m'étendrai pas sur ce qui se passe dans le sud de l'Aisne, qu'il s'agisse de la vigne ou du développement des circuits courts et de la vente à la ferme. Ce mouvement en est à son commencement, car les agriculteurs sont les premiers à avoir pris conscience de la nécessité de faire évoluer leurs modes de production, pour revaloriser leur rôle en lien avec le consommateur. Ce lien s'était, en effet, un peu perdu au fil du temps.

L'agro-écologie ne me paraît pas pouvoir modifier rapidement cette tendance. Il faut du temps. Quels moyens pouvons-nous mettre en oeuvre pour que la persuasion soit plus rapide ? Les discussions avec les grands syndicats agricoles sont-elles engagées et quelles sont leurs réponses à vos propositions, qui concernent surtout la proximité ? Quelles sont les contraintes réglementaires qui pénalisent les initiatives en matière d'agro-écologie ? Si les agriculteurs et les consommateurs doivent s'approprier ce concept, celui-ci doit aussi se développer à l'échelon européen. Qu'en est-il, de ce point de vue, dans d'autres territoires européens ?

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