Ce qui me frappe, c'est que la crise de l'agriculture n'est pas conjoncturelle. Quand la mutualité sociale agricole (MSA) indique qu'un tiers des agriculteurs environ vit avec un revenu équivalent au revenu de solidarité active (RSA), qu'il y a beaucoup de suicides chez les agriculteurs et que, du point de vue de la santé, ils sont les premiers à pâtir des intrants qu'ils utilisent, on voit bien que le mouvement est extrêmement profond. Les agriculteurs se rendent compte qu'ils sont dans l'impasse et que l'un des premiers freins est celui de l'endettement. En termes de politique publique, que peut-on mettre sur pied pour alléger cette contrainte ?
Il est important, dans les plans, qu'ils soient nationaux ou régionaux, de faire le lien entre agriculture, alimentation et nutrition. Nous avons les pires difficultés, en France, à mettre sur pied des politiques publiques de nutrition, tant le poids des lobbies pèse. J'en veux pour preuve les difficultés que nous rencontrons pour mettre en place l'étiquetage nutritionnel.
Monsieur Olivier, vous dites que votre démarche a été couronnée de succès dès le départ, parce que, au préalable, vous aviez mis en place des outils – vos magasins qui existaient déjà, la légumerie que vous allez installer. Vous n'avez pas parlé d'abattoirs ou de laboratoires de transformation, alors que vous êtes dans une région d'élevage. Est-ce parce que ces outils existent déjà et qu'ils fonctionnent bien ?