Je me félicite que notre commission aborde ce sujet majeur qu'est l'agriculture. En cette période de crise et de mutation, les nouvelles pratiques agro-écologiques sont sans aucun doute appelées à se développer. Cette voie a des effets positifs, en associant production agricole et reproduction des ressources. Cependant, il faut peut-être relativiser avant d'en faire l'alpha et l'oméga de notre avenir agricole. L'avis du Conseil économique, social et environnemental sur la transition agro-écologique me semble très optimiste quant aux effets de ces pratiques qui devraient renforcer la fertilité des sols, augmenter les performances agronomiques des fermes, favoriser l'autonomie et la résilience, revaloriser le métier d'agriculteur, améliorer leurs conditions de vie, fournir une meilleure qualité sanitaire et nutritionnelle, contribuer à la création d'emplois ainsi qu'à la lutte contre la désertification des campagnes. Un peu de scepticisme teinté de réalisme me fait relativiser ces effets, de même que les propositions contenues dans l'avis me semblent un peu excessives : on a le sentiment que, pour vous, c'est la seule voie d'avenir et la seule priorité.
Sur le terrain, au contact des nombreux agriculteurs de ma circonscription, je vois le développement de ce que l'on appelle l'agriculture raisonnée. C'est une réalité dans nos campagnes. Ce n'est pas une vision idéologique, mais une approche plutôt pragmatique de l'agriculteur, mieux formé, mieux équipé, mieux conseillé. La voie d'avenir de l'agriculture française, c'est la montée en compétences, l'innovation, la maîtrise des coûts, la conservation de la valeur ajoutée.
Ne pensez-vous pas que plusieurs voies sont possibles pour préserver la vitalité de notre agriculture ? Quel est votre avis sur le grand texte agricole de cette législature, la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt qui, en définitive, manquait de vision économique ?