À mon tour, je félicite les intervenants pour la qualité de leur présentation de l'agro-écologie.
J'ai apprécié que M. François Léger dise de l'agro-écologie qu'elle était d'abord une façon de reconstruire du sens autour de l'agriculture et de l'alimentation. Ce concept paraît maintenant pertinent pour tout le monde. Il doit permettre d'inventer un nouveau modèle agricole, d'aller vers une agriculture à la fois économiquement et écologiquement performante, et de conserver de hauts niveaux de rendement tout en adoptant des modes de production plus respectueux de l'environnement. Produire autant mais en utilisant moins de pesticides, moins d'énergie, moins d'eau est un vaste enjeu de société.
Le Breton que je suis est sensible à tout ce qui peut réduire les pollutions diffuses d'origine agricole. À cet égard, comment voyez-vous l'articulation entre les différents leviers de lutte que sont la réglementation, les incitations économiques, les accords contractuels et les démarches volontaires ? Faut-il tenir compte des territoires pour assurer un dosage entre ces quatre leviers ? Que pensez-vous des outils innovants, tels que la rémunération des services environnementaux rendus par les agriculteurs ?
L'objectif n'est pas d'arrêter certains types d'agriculture mais d'introduire des changements dans les systèmes de production. Cela suppose un accompagnement sur le long terme pour créer de nouveaux marchés et construire de nouvelles filières ancrées dans les territoires qui soient économiquement viables. Comment créer ces nouvelles filières ? C'est là un vaste enjeu qui implique la mobilisation des territoires, des marchés publics, des consommateurs, mais aussi l'organisation de circuits courts sur nos différents territoires.