Je souhaite revenir sur le rôle de l'agro-écologie dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le ministre Stéphane Le Foll a présenté, à l'occasion de la COP22 à Marrakech, l'opération « 4 pour 1000 ». La dimension environnementale en est évidente puisqu'il s'agit d'accroître le stockage du carbone organique, ce qui permettrait d'augmenter la fertilité des sols et également d'améliorer la sécurité alimentaire. Cela me conduit à demander si la rentabilité des Fermes d'Avenir en permaculture peut être atteinte dans un délai relativement court.
Quelque position qu'aient pu défendre les différents intervenants, il est incontestable que le modèle agricole actuel est confronté à des difficultés qu'il faudra expliquer avant d'en envisager la réorientation.
Monsieur Martial Saddier, les lois Grenelle, que vous avez votées, avaient fixé l'objectif intéressant de passer 20 % de la surface agricole utile (SAU) en agriculture biologique à l'horizon 2020. Nous en sommes aujourd'hui à 4 % ; l'objectif ne sera donc jamais atteint, et nous en sommes sûrement collectivement responsables. Le visage de l'agriculture aurait été tout à fait différent tant il est vrai que le développement de l'agriculture biologique permettrait de réorienter notre modèle agricole. Aujourd'hui, nous assistons à une intensification et à un agrandissement des exploitations, qui conduisent au surendettement de nombre d'agriculteurs. Partant de ce constat, il faut commencer à réorienter notre modèle agricole. Il ne s'agit pas d'opposer un type d'agriculture à un autre. Le rôle de notre commission est aussi de présenter des initiatives et de voir comment on peut réorienter le modèle agricole dans les meilleures conditions possible.
Certaines productions agricoles sont, il est vrai, dépendantes de prix mondiaux. Je crois néanmoins beaucoup à la reterritorialisation de notre modèle agricole, et les expériences qui ont été présentées ce matin me confortent dans cette idée.