Si l'on négocie mal le Brexit, nous allons pleurer. Nous pouvons ainsi nous placer devant le mur des lamentations, sans tomber pourtant dans les jérémiades.
S'agissant de la pêche, nous ne voulons pas d'un Brexit à la découpe. Nos présidents et vice-présidents l'ont dit au Président de la République au cours d'un entretien avec lui il y a un mois et demi. Le message avait été bien perçu.
Mais nous nous inquiétons, car nous n'avons pas le sentiment que l'administration française se mette en ordre de marche pour anticiper ce que seront ces négociations qui vont, à mon sens, être difficiles.
Il ne faut pourtant pas attendre que messieurs les Anglais tirent les premiers en déclenchant l'article 50. Je partage le sentiment déjà exprimé sur le risque de négociations bilatérales entre certains États membres et le Royaume-Uni sur la pêche. Selon certains échos, les Espagnols et les Néerlandais chercheraient à obtenir des conditions similaires à l'accord passé entre l'Union européenne et la Norvège. Dans la politique commune de la pêche, les négociations avec des États tiers sont pourtant de la compétence exclusive de la Commission européenne. Cela pose donc problème.
Signant le déclin de la pêche au Royaume-Uni, la guerre de la morue avec l'Islande a laissé outre-Manche des traces de ressentiment très importantes, car les Britanniques perdirent cette négociation internationale. Après cette expérience, il est certain qu'ils ne lâcheront pas en ce qui concerne la pêche.