Je souhaite prolonger la réflexion de M. Fenech, qui me surprend mais que j'apprécie.
Je m'interroge. Ne sommes-nous pas dans une nasse, ou dans une impasse dont nous ne savons comment sortir ? L'état d'urgence est justifié par une situation et par des règles que chacun a acceptées. Si nous considérons que la menace que nous connaissons aujourd'hui est appelée à perdurer, alors il nous faut définir un nouvel état du droit, sans quoi nous resterions dans un état d'exception.
Quel peut être ce nouvel état ? Il nous faut revoir un certain nombre de règles que certains jugent – non sans raison – attentatoires aux libertés, et dont le caractère exceptionnel ne fait pas de doute. Lorsque l'état d'exception vient à durer, il faut revisiter le droit positif.
Aller de prorogation en prorogation ne peut être la solution. À la lecture du rapport, on peut se demander si les moyens de droit commun dont nous disposions avant l'état d'urgence n'auraient pas permis d'aboutir aux mêmes résultats.
La prorogation ad vitam aeternam interpelle le démocrate que je suis.