Lors de votre nomination à la tête du Muséum national d'histoire naturelle, à l'été 2015, vous avez déclaré : « Je suis fier d'accéder à la présidence d'une institution aussi prestigieuse que le Muséum, dont le rôle est de fasciner, émerveiller pour instruire ». Je tiens tout d'abord à saluer ces propos, qui correspondent parfaitement à la vision de l'éducation et de la transmission des connaissances que je défends. Selon moi, cette approche devrait guider un peu plus souvent le mode de fonctionnement de nos musées, voire le système éducatif dans son ensemble – les tristes résultats de notre pays au classement PISA, connus depuis hier, montre que des améliorations doivent lui être apportées.
Montaigne disait : « L'élève n'est pas qu'un vase qu'on remplit mais un feu qu'on allume. » Telle est la philosophie que nos grands musées nationaux doivent suivre pour éveiller la curiosité des jeunes et des moins jeunes, afin de les amener, ensuite, vers des connaissances plus pointues ou qui sollicitent davantage le « cerveau gauche ».
Je sais que, avant de prendre vos fonctions au Muséum, vous vous êtes beaucoup impliqué dans différentes actions de diffusion auprès du grand public : les rencontres Science et Citoyens, la Fête de la science ou encore la Nuit des musées. En 2014, vous avez également dirigé l'opération « Les chercheurs font rêver les enfants ». Cette approche me semble très intéressante. Comment allez-vous apporter votre sensibilité au Muséum ? Quels sont vos projets à venir pour continuer à éveiller la curiosité d'un nombre croissant de nos concitoyens, en particulier des plus jeunes ?
Ma deuxième question concerne le travail de recherche mené par le Muséum, notamment sur la biodiversité. Chaque année, votre institution publie la liste des espèces décrites et recensées sur l'ensemble du territoire national. D'après les chiffres que j'ai relevés, en 2016, pas moins de 182 498 espèces de faune et de flore, terrestres et marines, avaient ainsi été inventoriées, ce qui représente près de 10 % des espèces présentes sur la planète. Il est très important de noter que 16 773 d'entre elles ne sont présentes que sur le territoire français, ce qui montre la responsabilité particulière de notre pays en matière de sauvegarde des espèces, sachant que nous venons d'adopter, cet été, le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité. À l'instar de mon collègue Jean-Marie Sermier, je souhaite savoir comment vos travaux sont pris en compte par les différents services de l'État et comment vous envisagez de travailler avec l'AFB, qui est actuellement dans sa phase de préfiguration et doit être officiellement installée au début de l'année 2017.
Ma dernière question concerne les liens entre le Muséum et les territoires de notre pays. Vous avez évoqué les douze sites du Muséum, qui sont situés à Paris, en Île-de-France ou en région. Or aucun d'entre eux ne se trouve dans la région des Hauts-de-France, alors que celle-ci dispose d'un potentiel fantastique : des musées de qualité et diversifiés, mais aussi des sites naturels exceptionnels, en particulier le parc du Marquenterre dans le département de la Somme, où je suis élu. Existe-t-il néanmoins des liens entre le Muséum et certaines structures des Hauts-de-France ? À défaut, est-il prévu d'en créer, à la suite de la fusion des régions, afin de mettre nos richesses en réseau ?