Intervention de François de Mazières

Réunion du 7 décembre 2016 à 9h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Mazières :

Le groupe Les Républicains souhaite rendre hommage à Rémy Pflimlin. Grand patron de l'audiovisuel, il fut un homme de culture tout au long de sa carrière, mais aussi un grand Européen. Vous l'avez dit : c'est en grande partie à lui que nous devons les efforts de gestion du précédent COM.

Madame la présidente, votre engagement personnel est évident. Nous avons noté des améliorations. Je pense par exemple à l'accord conclu avec les producteurs, aux rapprochements avec les autres acteurs de l'audiovisuel public, ainsi qu'à ce que France Télévisions fait actuellement en matière de numérique. Tout cela est bien à mettre au crédit de votre équipe. Cependant, nous avons aussi entendu des propos qui sont un peu des contre-vérités : nous ne sommes pas à ce point à la traîne en matière de financement de l'audiovisuel public. Certes, deux pays nous devancent, l'Allemagne et l'Angleterre, mais nous sommes mieux placés en la matière que l'Espagne et que l'Italie. Le produit de la redevance n'est donc pas du tout négligeable, surtout si on lui ajoute la TOCE.

Nous avons encore des efforts à faire : le financement de l'audiovisuel public dérive depuis plusieurs années, alors que les crédits de la culture progressent moins. Mais l'effort doit être en rapport avec une politique culturelle globale : aujourd'hui, les recettes budgétaires de France Télévisions sont équivalentes à celles du reste du ministère de la culture. Si l'on devait y ajouter les sommes consacrées à tous les acteurs du secteur de l'audiovisuel, on dépasserait les 4 milliards d'euros !

Les efforts demandés par la Cour des comptes doivent porter sur le personnel. Vous l'avez rappelé, et nous espérons que vous pourrez tenir les engagements pris.

Des questions se posent sur la chaîne d'information. Vous venez vous-même de reconnaître qu'elle devait faire 0,3 % d'audience. Ce n'est pas beaucoup ! Certains de ses concurrents privés atteignent 2 %. Compte tenu des moyens de France Télévisions, on peut même dire que l'audience de la chaîne publique est très faible. Comment comptez-vous améliorer les choses ? Devant la commission des affaires culturelles, vous aviez affirmé que cette chaîne se construirait sans recrutement. Il semble pourtant que la moitié des 170 personnes qui y travaillent ont été recrutées à l'extérieur – les syndicats se sont manifestés lorsque vous avez cherché des candidats hors de l'entreprise.

Nous nous interrogeons aussi sur votre politique d'aide à la création. Nous sommes tous attachés au rôle fondamental joué par France Télévisions en matière de création culturelle. Toutefois, il n'y a pas que la fiction. Pour ma part, je suis frappé par la baisse de l'aide au spectacle vivant au cours de l'exercice 2015. Le volume de commandes a baissé de 17,8 % – il est même en recul de 25,5 % pour les premières diffusions. Les mêmes indicateurs sont en revanche en progression pour Arte, respectivement de 23,8 % et de 39 %. Au total, cependant, la place occupée par le spectacle vivant recule à la télévision publique : on passe de 433 heures diffusées en 2014, à 391 heures en 2015. Cela est dû au désengagement de France Télévisions, soit un recul de 65 heures, en dépit du volontarisme d'Arte. Madame la présidente, vous savez le rôle majeur joué par ces retransmissions pour le spectacle vivant en général. Peut-être une réforme est-elle nécessaire dans ce domaine ?

J'en viens à un problème évoqué à de multiples reprises : la transformation de l'assiette de la CAP. Les ministres successifs nous ont tous dit qu'une réforme était indispensable, mais, à ce jour, rien n'a été fait. Est-ce trop compliqué ? Quel est votre point de vue sur ce sujet ?

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