Intervention de Jean Lassalle

Réunion du 7 décembre 2016 à 9h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Je salue Mme la présidente de France Télévisions et son équipe. Je me réjouis de vivre dans un pays qui possède un réseau aussi puissant que celui-ci, et j'espère que, au-delà des crises, nous pourrons le perpétuer longtemps. Nombre de pays nous envient. Je me réjouis également de voir France Télévisions fonctionner sans heurts, sans claquements de portes, depuis près de deux ans. Pourtant France 2 n'y était pas tellement habituée. C'est rassurant dans un contexte qui ne l'est pas beaucoup.

Je suis heureux de voir France Télévisions s'ouvrir à nouveau à la langue en général, et au français en particulier, à la culture, au spectacle vivant, et à la promotion des jeunes, même si les moyens ne sont pas toujours au rendez-vous.

Je souhaite que l'on n'éloigne pas trop France 3 des hommes qui vivent dans les territoires. Ce n'est pas parce que nous avons perdu la tête pendant quelque temps que la télévision publique est obligée de nous imiter. Plus les territoires sont vastes, plus les femmes et les hommes qui y vivent ont le sentiment d'être abandonnés.

Enfin, nous devons nous demander si le fait médiatique ne pose pas problème. Sachant que 50 % des Français s'abstiennent, que la moitié de ceux qui s'expriment votent Front national, blanc ou nul, il reste 25 % pour les partis démocratiques que nous représentons. C'est ainsi que nous venons de vivre à la télévision trois mois palpitants, avec des émissions sur la primaire de la droite et du centre ! Nous assistons par ailleurs au sensationnel voyage de M. Macron pour sa levée de fonds aux États-Unis, à tous les combats de François Bayrou pour essayer de se présenter, aux difficultés des socialistes et au deuil vivant de François Hollande, et nous voyons M. Mélenchon et les communistes, et Mme Le Pen dont on dit qu'elle peut être très dangereuse ! En dehors de cela, au pays des droits de l'homme, au pays du peuple qui s'est déclaré souverain, il n'y a plus de place pour personne, et en disant cela je ne parle pas uniquement de moi. Une collègue me disait, il y a quelques jours : « Mais que représentes-tu ? » Que représente l'homme ou la femme qui met en garde avant que l'orage n'éclate ? Je vous invite à regarder les autres idées qui s'expriment en face, à travers notamment les réseaux sociaux. Il n'y a pas que la télévision. J'ai écrit cinq lettres ouvertes au journal Le Monde : aucune n'a été publiée.

Monsieur le président, vous aurez, d'ici au mois de mars, le temps de vous remettre de ma longue, de ma trop longue intervention, d'ailleurs certainement inutile.

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