Monsieur le député, vous m’interrogez sur une question importante pour nos concitoyens, celle de l’accès aux soins dans les zones rurales.
Comme vous le dites très justement, un nombre important de médecins partiront à la retraite très prochainement, et cette tendance est appelée à s’aggraver dans les années à venir. Je regrette toutefois que vous ayez ramené le problème de l’accès aux soins à une simple ségrégation entre zones rurales et zones urbaines, car celui-ci touche aujourd’hui des territoires extrêmement divers.
C’est pourquoi l’attribution des aides à l’installation se fait en fonction d’un zonage, c’est-à-dire d’une cartographie objective des territoires sous-dotés réalisée par les agences régionales de santé, tant dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Les aides conventionnelles, notamment les nouveaux contrats d’aide à l’installation des médecins en zone sous-dotée, sont donc versées en fonction de ce zonage. Il en va de même pour les aides inscrites dans le pacte territoire santé, comme le contrat de praticien territorial de médecine générale ou du contrat d’engagement de service public, grâce auquel, en contrepartie d’une bourse versée pendant leurs études, de jeunes médecins s’engagent à exercer à l’issue de leur formation dans une zone sous-dotée.
Pour lutter plus efficacement encore contre les déserts médicaux, il est important d’écouter les premiers concernés, les représentants des internes et des jeunes médecins. Ces derniers ne sont pas demandeurs d’aides financières plus importantes ; ils veulent principalement sécuriser leurs premières années d’installation et bénéficier d’une aide organisationnelle afin de consacrer un maximum de temps à la prise en charge de leurs patients. C’est tout le sens des contrats de praticiens territoriaux de médecine et de la promotion des maisons de santé au travers du pacte territoire santé que Marisol Touraine a lancé dès 2012. Et les résultats sont là : plus de 830 maisons de santé pluriprofessionnelles maillent notre territoire, plus de 1 750 contrats d’engagement de service public ont été signés et plus de 660 praticiens territoriaux de médecine générale ont déjà été installés aujourd’hui.
Monsieur le député, pour résoudre ce problème d’accès aux soins, nous devons nous appuyons sur des mesures pragmatiques diverses agissant de la formation aux conditions d’installation tout en évitant les effets d’aubaine. Le Gouvernement reste bien évidemment pleinement mobilisé et convaincu que c’est dans la durée que nous mesurerons la portée de nos efforts.