Je dirais simplement – même s’ils ne sont pas très nombreux – à tous les membres du Gouvernement qui sont encore présents, qu’à cinq mois du clap de fin ils ont un mérite infini à soutenir encore un chef de l’État qui a perdu les Français, qui a perdu son propre camp comme sa majorité parlementaire. Pour la première fois en effet sous la Ve République, le groupe majoritaire s’est fracturé en deux.
Dans quelques minutes, vous ne recevrez sans doute, monsieur le Premier ministre, qu’une petite confiance, c’est-à-dire la confiance rétrécie d’une assemblée de gauche qui attend, fataliste et résignée, sa chute programmée.
Monsieur le Premier ministre, vous ne serez, pas plus que Monsieur Valls, le chef de cette majorité car pour l’être, il faudrait qu’elle existe. Vous serez seulement, pour la postérité, le plus éphémère des chefs du Gouvernement de la Ve République, celui qui va emmener les siens à une débâcle qui sera, je vous le prédis, plus rude que celle de 1993.