Intervention de Jean-Christophe Cambadélis

Séance en hémicycle du 13 décembre 2016 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Cambadélis :

Puisque nous évoquons les événements du Levant, il nous faut parler d’une situation plus que dramatique, d’une situation humanitaire qui interpelle le sens même de notre commune humanité. Permettez-moi, monsieur le Premier ministre, d’appeler solennellement la France à redoubler d’efforts pour sauver la population civile d’Alep. Il faut mettre non seulement un terme aux bombardements de l’aviation russe et de l’armée syrienne, mais sauver – oui, sauver ! – des milliers d’habitants encore présents dans les quartiers tenus par les insurgés. Nous avons vu hier, sur les réseaux sociaux, l’horreur des massacres à l’arme blanche. Il faut mettre un terme au carnage. Il faut mettre un terme au martyre. Le Président de la République a parlé de Guernica. Oui, après Nankin, Oradour ou Srebrenica, Alep se meurt. J’ai rencontré son maire la semaine dernière et son récit fut glaçant. Nous ne pouvons que manifester notre indignation face au veto opposé par la Russie à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies pour une trêve humanitaire. C’est le sixième depuis le début du conflit, venant d’un pays dont nul n’ignore ici la responsabilité dans cette tragédie. La Russie est notre interlocuteur. Elle peut être parfois, dans certaines circonstances, notre allié. Mais nous ne saurions nous aligner sur une vision du monde qui n’est pas la nôtre. La France n’est pas pour la politique du fait accompli. En Syrie comme ailleurs, la France ne considérera jamais que « charbonnier est maître chez soi » et que tout dirigeant peut disposer de son peuple comme il l’entend.

C’est le devoir de la France de le dire et de défendre les droits de l’homme chaque fois que la dignité humaine est bafouée, chaque fois que des populations sont massacrées.

L’Europe avec l’Afrique – vous préparez le vingt-septième sommet Afrique-France. L’Europe sera donc un des terrains d’action essentiels de votre gouvernement. Oui, dans ce monde et ce moment incertains, l’Europe constitue une grande partie de la solution aux défis auxquels nous faisons face.

Un Conseil européen se tiendra jeudi. Des questions essentielles y seront traitées, à commencer par celle du Brexit. L’immigration sera au coeur des discussions, avec notamment la réforme du droit d’asile européen et l’accord Europe-Turquie, à juste raison controversé. On parlera du renforcement de la coopération en matière de sécurité et de défense. On évoquera enfin les relations extérieures de notre continent. À cette occasion, l’Union européenne devrait reconduire pour six mois les sanctions contre la Russie. Ce serait logique, tant la mise en oeuvre des accords de paix de Minsk piétine. Sur ce point comme sur tant d’autres, la France et l’Allemagne sont alignées. Il le faut, car la victoire de M. Trump aux États-Unis laisse présager un désengagement brouillon qui, combiné avec le Brexit, met l’Europe devant ses responsabilités. La France doit assumer les siennes et se placer en tête des efforts pour faire de l’Europe un acteur majeur du nouveau monde qui se dessine sous nos yeux.

Cette politique, vous l’avez dépeinte de manière claire, précise, avec respect, mais aussi de façon engageante. Ses piliers permettront de faire encore avancer notre pays sur le chemin du redressement et de travailler au rassemblement de nos compatriotes autour des valeurs de la République.

En vous désignant, le Président de la République considère à juste titre que vous permettrez de réaliser encore un peu plus, et chaque jour un peu plus, les objectifs du quinquennat.

1 commentaire :

Le 14/12/2016 à 20:03, chb17 a dit :

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A propos de la propagande orwellienne de la paix à la française :

Quelle crédibilité ce "Maire d'Alep" exilé a-t-il quant aux conditions de vie des quartiers est sous férule rebello-islamiste ? Etaient-elles paradisiaques, pour les boucliers humains, avant que les vilains russes et les méchants soldats du régime n'osent nettoyer la zone qui grouillait sans doute de conseillers occidentaux ?

Sur quelle source outre ce pantin base-t-on la communication guerrière anti-régime Assad, si ce n'est la très partiale OSDH (un individu solitaire planqué en GB, puisqu'il faut le rappeler) ? Cela depuis que les "Casques Blancs", récents choix de l'Elysée pour le Nobel, ont tellement trop mis en scène qu'ils désertent l'écran.

Le nettoyage de Mossoul est-il propre sur lui, qui fait des victimes collatérales moins médiatisées, ou est-il juste a priori excusé puisque les sacrifices sont menés au nom de la ForceDuBien et de OurWayOfLife de banksters et marchands de canons ? ?

Après le chaos répandu en Irak et Afghanistan, la mise à sac de la Lybie, l'aide aux massacres au Yémen, et qques autres opérations lourdes de bavures, quelle légitimité a donc notre pays otanasié à aboyer contre l'ex-client des Mistral et l'ex-invité d'honneur aux Champs Elysées ?

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