Intervention de Véronique Besse

Séance en hémicycle du 13 décembre 2016 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Besse :

La tâche, il est vrai, est ingrate. Elle consiste à refermer la parenthèse d’un triste quinquennat. Le travail qui vous attend pour cinq mois, c’est de prononcer l’éloge funèbre de cinq ans d’échecs successifs.

Prononcer un éloge funèbre ! C’est d’ailleurs exactement ce que vous venez de faire, il y a un instant, affirmant, les yeux dans les yeux, que votre gouvernement était mobilisé et au travail pour permettre à la France d’affronter les défis qui sont devant elle. Mais nous, représentants du peuple, comme les millions de Français qui attendent avec impatience de pouvoir vous dire au revoir au printemps prochain, nous n’avons pas la mémoire courte. Nous savons que votre beau discours de politique générale ne suffira pas à masquer vos échecs. Parce que s’il y a un mot qui résume bien votre mandat, c’est celui-là : échec !

Pour faire court, je n’en citerai que quatre.

Le premier est celui de la lutte contre le chômage et du rétablissement de la situation économique de notre pays. « Notre pays, expliquait le candidat François Hollande dans ses promesses de campagne en 2012, est confronté à un chômage record et s’enfonce dans la récession autant que dans l’austérité. » Cinq ans plus tard, la France compte plus d’un million de chômeurs en plus. Et le candidat de continuer : « L’industrie a été abandonnée depuis trop longtemps et nos agriculteurs n’arrivent plus à vivre de leur travail. » Cinq ans plus tard, la situation industrielle française n’a jamais été aussi catastrophique. Quant à l’agriculture, est-il nécessaire d’en rajouter ? Est-il nécessaire de souligner la détresse des agriculteurs, qui ne demandent ni primes ni subventions, mais simplement qu’on les laisse travailler librement pour gagner dignement leur vie et qu’on les protège des contraintes insensées de l’euro-mondialisme bruxellois ?

Le deuxième échec est celui de l’école et de la formation. Toutes les études internationales, classement PISA en tête, le montrent, le niveau de nos élèves n’est pas bon. Et, soyons sérieux, les réformes et autres délires idéologiques des gouvernements socialistes successifs n’ont fait qu’empirer la situation. Je pense notamment à la réforme du collège, toujours contestée et à jamais contestable. Je pense également à la réduction de la liberté scolaire, comme si, à côté d’une éducation nationale en difficulté, il ne pouvait y avoir de modèles alternatifs. Quant à l’apprentissage, beaucoup d’effets d’annonce, mais rien de concret…

Le troisième échec est celui de la sécurité, et vous êtes mieux placé que quiconque pour le savoir, monsieur le Premier ministre. Mieux que quiconque, vous savez que, depuis les attentats islamistes, les Français ont peur et ne vivent plus comme avant. Le terrorisme islamiste est venu nous frapper au coeur. Mais les Français sont également inquiets face à la délinquance du quotidien, celle que les spécialistes appellent la « petite délinquance », comme s’il y avait de la « petite » délinquance qui faisait des « petites » victimes, celle qui effraie les parents quand ils voient leurs enfants sortir le soir, celle qui touche tout le monde sans distinction. Et force est de constater que, dans ce domaine-là, vous avez également échoué. La mobilisation des policiers en colère en est la preuve. Depuis deux ans, avez-vous réellement remis en question votre politique en matière de sécurité et de justice ? Avez-vous réellement donné une impulsion décisive en matière de sécurité intérieure, de renforcement des moyens des forces de l’ordre et des services pénitentiaires ? La réponse est non.

À mettre à votre bilan, et c’est votre quatrième échec, il y a la calamiteuse gestion de la crise migratoire et votre folle politique de répartition des immigrés clandestins sur l’ensemble du territoire national.

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