Intervention de Hervé Guillou

Réunion du 7 décembre 2016 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Hervé Guillou, vice-président du GICAN :

Il faut en effet pouvoir construire de gros navires pour la France, mais aussi pour l'export, ce qui fait intrinsèquement partie du business model d'une société cyclique. Cela suppose un accord pérenne, qui fait aujourd'hui défaut, sur la disponibilité de cette capacité de conception et de construction : il n'existe pour l'heure que des accords commerciaux.

Par ailleurs, dans le cas où l'acheteur de STX ferait partie de nos concurrents dans le domaine naval militaire, il faudrait éviter de recommencer les guerres que beaucoup d'entre nous ont connues et qui ont opposé Saint-Nazaire, Nantes, avec Dubigeon, Lorient, Brest, Cherbourg, etc., à propos de l'export des bâtiments militaires. C'est très souvent à cause de ces guerres franco-françaises que nous avons perdu de nombreuses parts de marché dans les années 1980 et 1990, essentiellement face à nos concurrents européens, dans le domaine des sous-marins comme des bâtiments de surface : elles ont asséché le soutien politique – car qui, de sa main droite ou de sa main gauche, faut-il soutenir ? – et affaibli les offreurs en amoindrissant les volumes et en renchérissant les frais d'offre.

Je le répète, DCNS n'a pas vocation à devenir l'actionnaire majoritaire de STX, car cela supposerait que nous connaissions le marché de la croisière. En revanche, si nécessaire, comme l'a rappelé M. Sirugue, DCNS s'associera avec un repreneur pour assumer la modeste part de l'activité que représentera la gouvernance du marché militaire ou du marché de souveraineté.

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