Intervention de Stéphane Travert

Réunion du 7 décembre 2016 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Travert :

Je tiens tout d'abord à vous remercier, madame la présidente, pour votre présentation du bilan du groupe France Médias Monde pour l'année 2015 et des lignes de force du projet de COM 2016-2020 proposé à votre conseil d'administration. Je me souviens de la situation dans laquelle se trouvait le groupe en 2012, au moment où vous êtes venue nous présenter votre candidature à sa présidence, et nous ne pouvons que constater que les progrès ont été fulgurants.

Je souhaite également souligner la qualité du travail produit par notre collègue Marcel Rogemont sur ce projet de COM. Il a posé quelques questions sur lesquelles je vais revenir.

En préambule, permettez-moi de rappeler brièvement le contexte d'exécution du COM précédent, celui des années 2013-2015, qui était le fruit d'une réforme douloureuse et stressante pour les équipes des trois entités constituant France Médias Monde, à savoir France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya. Il faut en effet souligner le travail considérable que vous avez mené pour proposer à la représentation nationale un projet de COM dit de transition pour les années 2014 et 2015, fruit d'une démarche de pacification des relations sociales au sein de l'entreprise. J'en profite pour adresser ici un clin d'oeil à notre ancien collègue Pierre Léautey, qui avait produit un rapport très intéressant sur ce précédent COM.

Comme vous le soulignez en introduction du COM 2016-2020, la nouvelle donne nationale et internationale a radicalement et durablement modifié le contexte dans lequel évolue France Médias Monde : montée du terrorisme, progression des populismes, nouveaux enjeux pour l'Europe avec notamment la gestion de la crise migratoire, autant de sujets à couvrir, à relater et à décrypter à travers le monde et, d'autre part, comme vous l'indiquez, une recrudescence des risques pour les journalistes. J'ai une pensée pour notre compatriote Gilles Jacquier décédé à Homs en Syrie en 2012 ainsi que pour les cinquante-sept journalistes décédés en 2016 dans l'exercice de leur profession, selon les informations de Reporters sans frontières.

Dans ce contexte difficile, votre groupe a su s'adapter à l'évolution des conditions d'exercice du métier de journaliste, faire évoluer les modes de diffusion de l'information, notamment numériques, et capter de nouveaux auditeurs-téléspectateurs. Ainsi, en 2015, les objectifs sont globalement tenus. Ceux de renforcement des antennes ont été atteints, ainsi qu'en atteste la hausse des audiences de chaque média du groupe depuis 2012 : 22 % pour France 24, 15 % pour RFI et 9 % pour Monte Carlo Doualiya.

D'ailleurs, permettez-moi, au nom de mon groupe, de souhaiter un bel anniversaire à la première chaîne française dans le monde, France 24, qui a fêté hier ses dix ans d'existence. Cette voix singulière, révélatrice de talents, se compose de 160 bureaux de correspondants à travers le monde et a touché en 2015 près de 51 millions de téléspectateurs. Elle est la première chaîne en Afrique francophone, la chaîne internationale la plus regardée en Tunisie. Elle a été récompensée à Milan en tant que meilleure chaîne de télévision dans la catégorie « information ». Nous nous félicitons de la montée en puissance de cette chaîne partenaire indispensable de Franceinfo.

Le rapport d'information de Christian Kert et Didier Mathus sur la réforme de l'audiovisuel extérieur de la France, en juin 2012, indiquait que la vocation de France 24 était d'être diffusée à l'étranger. Or on constate aujourd'hui que France 24 trouve sa place dans l'offre de Franceinfo. À ce sujet, pourriez-vous nous indiquer comment se déroule ce partenariat, ainsi que les conditions de travail des journalistes de France 24 qui participent pleinement à la nouvelle chaîne publique d'information ?

Marcel Rogemont a néanmoins constaté que les objectifs de gestion n'ont quant à eux pas pu être respectés pour le COM précédent, en particulier la masse salariale et les effectifs, qui restent significativement supérieurs aux objectifs initiaux. Dans le projet de COM, vous indiquez que la masse salariale du groupe devrait progresser de 1,5 % par an d'ici à 2020. Cet objectif vous paraît-il tenable au regard des développements pérennes que vous engagez avec Franceinfo, mais aussi concernant le numérique et la mise en place de l'équipe travaillant à la version espagnole de France 24, qui sera basée à Bogota et à Paris ?

Enfin, s'agissant des ressources prévues au COM 2016-2020, vous envisagez une hausse significative des ressources publiques – 23,1 millions de plus en quatre ans –, ainsi qu'une hausse « raisonnablement ambitieuse », comme le souligne justement notre rapporteur, de vos ressources propres – 15 % en quatre ans. Cet optimisme est jugé raisonnable par notre rapporteur. Pourriez-vous nous en dire plus sur les conditions de cette stratégie financière ?

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