Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du 14 décembre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Pacte d'avenir pour la guyane

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Madame la ministre des outre-mer, j’associe à ma question mes collègues parlementaires de Guyane.

Avec une pression démographique et migratoire sans équivalent sur le territoire de la République, avec un PIB par habitant qui se situe largement en deçà de la moyenne nationale, avec 39 homicides depuis le début de l’année 2016, la Guyane se trouve littéralement au bord de l’implosion. Malgré tous les efforts réalisés durant ce quinquennat, notre territoire, dont il n’est plus besoin de faire la publicité des atouts, notamment sur le plan géostratégique, continue d’accumuler des retards dans tous les domaines, que ce soit en matière d’éducation, de santé, d’infrastructures, de sécurité ou encore de gestion du foncier.

Le pacte d’avenir promis par le Président de la République devait constituer une réponse, même partielle, à ces problématiques. Or il n’est toujours pas signé à ce jour et j’ai bien peur que le retard accumulé ne nous dirige vers des désordres sociaux.

Madame la ministre, nonobstant votre réelle implication dans ce dossier aux côtés des parlementaires, sur le terrain, l’incompréhension se transforme en inquiétude. J’en appelle donc à l’exercice collégial de la responsabilité politique afin d’accéder rapidement à la validation d’un document aux ambitions partagées.

Car, voyez-vous, la nature ayant horreur du vide, c’est la présidente du Front national, en déplacement en Guyane du 15 au 18 décembre prochain, qui tentera de s’ériger en remède universel pour soigner les maux de ce territoire. Ne pas répondre aux attentes de la Guyane reviendrait à la mettre à la merci du poison et entre les griffes mortifères du Front national, dont le mensonge et les caricatures sont les marques de fabrique. Ne pas lancer un signe fort, à travers la signature du pacte d’avenir, serait faire le lit de discours populistes et nauséeux, absolument contraires aux valeurs de notre République et risquant de mettre définitivement en péril les équilibres sociaux qui se sont forgés au fil de l’histoire. Il est de notre responsabilité collective de ne laisser aucune place aux idéologies qui prônent le repli sur soi et le rejet de l’autre, notamment sur un territoire qui se définissait encore récemment comme emblématique de notre idéal du vivre ensemble.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion