Ils existent naturellement dans la zone, mais ce ne sont pas les risques majeurs de notre point de vue. À l'époque, le débat sur le corridor Sud – et la construction du gazoduc Nabucco ou du TANAP – était sur le point d'être tranché, et il n'a pas constitué un argument déterminant dans notre décision de vente. Nous estimions que la capacité de Nabucco serait trop importante et qu'il valait mieux procéder par étapes, car le gaz n'arriverait pas immédiatement et l'économie du corridor Sud s'en trouverait affectée. L'exploitation du gisement de Shah Deniz répond à cette logique de développement progressif du gaz azerbaïdjanais à destination de l'Europe.
J'en viens au gisement qui est au coeur de l'activité de Total en Azerbaïdjan : Apchéron. Cette nouvelle découverte se trouve à une centaine de kilomètres en mer à l'Est de Bakou, entre les gisements d'ACG – qui se trouve à trente kilomètres environ – et de Shah Deniz. L'histoire pétrolière d'Apchéron est très intéressante. La formule juridique des permis d'exploitation des gisements azerbaïdjanais en mer, qu'il s'agisse d'ACG, d'Apchéron ou de Shah Deniz, est celle de l'accord de partage de la production ou production sharing agreement (PSA). Un PSA est un contrat passé entre la co-entreprise (joint venture) – en l'occurrence Total, Engie et SOCAR – et l'État, sachant que SOCAR est présente de part et d'autre puisqu'elle est notre partenaire mais qu'elle exerce aussi la fonction de régulateur et qu'elle est de surcroît une société d'État à qui il arrive de signer des contrats en lieu et place de l'État, d'où un risque de conflit entre ses différentes branches. Dans le cas d'Apchéron, notre partenaire est en réalité une filiale de SOCAR créée ad hoc.