Intervention de Jean-Jacques Bridey

Réunion du 14 décembre 2016 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Bridey, co-rapporteur :

S'agissant des deux composantes, nous ne nous sommes pas posé la question, comme ne le font pas les militaires que nous avons rencontrés. Aujourd'hui, notre dissuasion repose sur deux composantes. La suppression d'une composante ou la transformation de la force aéronavale nucléaire en force permanente relèvent de la décision du président de la République.

S'agissant des seuls enjeux technologiques et industriels, le renouvellement de la composante océanique est en cours. Les études ont été lancées pour les SNLE de troisième génération, et nous savons déjà que le futur sous-marin aura des dimensions similaires à celles des SNLE actuels. Dès lors, il y aura un travail à mener sur la furtivité, sur l'acoustique, sur d'autres domaines, afin de continuer à améliorer l'invulnérabilité, alors que nous figurons déjà parmi les meilleurs du monde en la matière. De la même manière, les missiles devront être embarqués dans des tubes de même taille qu'actuellement. Le travail se fait donc de manière incrémentale – en vue de l'élaboration d'un missile M51.4, voire d'un M51.5 – tant en matière de furtivité que de vélocité. Tout est possible puisque nous nous situons dans le champ des missiles balistiques.

De plus, il faudra se poser la question de la reprise des études sur l'alerte avancée. Deux programmes d'études amont (PEA) ont été engagés et leurs résultats n'ont pour l'heure pas été suivis de décisions politiques. La France doit-elle se doter d'une telle capacité ? Les industriels comme le CEA sont prêts ; des études existent, les programmes n'ont qu'à être relancés. Les enjeux sont considérables mais la décision politique n'est pas prise.

S'agissant de la composante aéroportée, les questions touchent aux futurs porteurs et vecteur. Concernant le porteur, s'agira-t-il d'un gros porteur ou d'un avion d'armes de type Rafale amélioré ? Même la question des drones est posée. Quant au missile, privilégie-t-on l'hypervélocité, ce qui suppose un missile beaucoup plus gros imposant de changer d'aéronef, ou la furtivité, auquel cas un avion comme le Rafale demeure adapté. Les industriels le disent, des études ont été menées, certains croient davantage à l'une des options, mais il revient aux autorités politiques de trancher : Rafale 4 ou 5, ou gros porteurs de type MRTT, solution à laquelle les Américains semblent penser. Les industriels travaillent et quand les décisions seront prises, ils affineront leur copie.

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