Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 14 décembre 2016 à 11h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente :

Monsieur Derepas, nous vous remercions des réponses que vous nous avez apportées. Nous suivrons votre intégration à l'ANSES et resterons vigilants sur les sujets qui préoccupent nos concitoyens. Il est normal que ceux-ci s'inquiètent de l'identité des personnes que l'on convie pour débattre de questions qui concernent leur santé. Les lobbys des insecticides et de l'agroalimentaire font légitimement peur. Le but de l'industrie agroalimentaire n'est pas que l'on achète moins de gâteaux dans les rayons des supermarchés, et il me semble qu'elle nous pousse plutôt à en manger ! Les pharmaciens, pour parler de ma profession, ne disent pas qu'ils vivent mieux quand ils vendent moins de médicaments ! Je suis vigilante sur les techniques du lobby de l'agroalimentaire, et je ne croirais pas une personne de l'ANSES qui me dirait que l'ANIA ne contacte jamais l'Agence. L'ANSES est une agence très importante qui doit gérer ces difficultés de travail, de même que les parlementaires doivent faire face aux pressions des lobbys. À titre d'exemple, nous avions pensé interdire les publicités d'aliments trop gras, trop sucrés, trop salés pour les programmes télévisés destinés à la jeunesse ; d'autres pays ont appliqué cette mesure avec des résultats immédiats de baisse de l'obésité d'une génération à l'autre. Le lobby de l'agroalimentaire a trouvé une parade et a proposé que soient interdites les publicités pour les aliments trop gras, trop sucrés, trop salés dans les programmes télévisés s'adressant aux jeunes, dès lors que plus de 30 % des téléspectateurs ont moins de douze ans. Or, personne ne peut mesurer ce taux, si bien que la disposition restera inappliquée : on fait semblant de faire, mais on crée toutes les conditions pour que rien ne se fasse ! Nous devons être forts face à ces groupes si nous voulons défendre la santé de nos concitoyens.

Votre travail sera ardu, monsieur Derepas, et nous vous souhaitons bon courage !

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