Nous avons publié à deux reprises des communiqués de presse et nous sommes entrés en contact avec Dunja Mijatović, de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a adressé un courrier aux autorités azerbaïdjanaises : elle attend toujours une réponse et, si rien n'est fait, elle exprimera une position publique.
Alors que l'état de santé de M. Amirov est critique – il est atteint d'une maladie chronique de l'estomac –, les soins de première nécessité, et même une nourriture adéquate, lui sont refusés : il a perdu vingt kilos en deux mois, et nous sommes très inquiets à son sujet.
Son arrestation s'est effectuée au motif qu'il était en possession de deux livres – qui ne sont pourtant pas interdits en Azerbaïdjan, et à la rédaction desquels ont participé des personnes haut placées – alors que, d'après lui, c'est la police qui a mis ces volumes dans sa voiture. De toute façon, il est probable que ce chef d'inculpation sera bientôt remplacé par un autre, puisqu'une enquête a été ouverte sur de possibles financements illégaux d'Azadlig. Du fait de son arrestation, le journal ne dispose plus de la signature nécessaire pour les transactions avec la banque – la signature du nouveau directeur financier, nommé par intérim, est refusée –, ce qui fait que les créanciers ne peuvent être payés : le journal a donc très vite cessé de paraître. M. Ali Rzayev, rédacteur en chef adjoint d'Azadlig, également responsable du site internet et de tous les contenus, a dû fuir pour Strasbourg, où il a fait une demande d'asile, et même les personnes qui avaient passé des petites annonces dans le journal ont été inquiétées : on leur reproche d'avoir participé à une entreprise de publicité déguisée.
M. Seymour Khazi, autre célèbre plume d'Azadlig, a été condamné début 2015 à une peine de cinq ans de prison pour hooliganisme aggravé : il aurait agressé un passant avec une bouteille d'eau – alors qu'il n'aurait, en réalité, fait que se défendre face à une provocation.