Nous avons déjà pris rendez-vous pour lui le 6 décembre, au Quai d'Orsay, avec la direction des Nations unies et la direction géographique compétente du ministère des affaires étrangères.
Nous vous avons remis un dossier contenant de nombreux éléments sur des cas individuels et la liste des quatorze prisonniers d'opinion que nous avons établie en recoupant les informations, en nous documentant, avec la prudence bien connue d'Amnesty International, auprès de leur avocat ou de leur famille. Mais nous savons que nous sommes très en dessous de la réalité : tous nos partenaires en Azerbaïdjan font plutôt état de soixante-dix prisonniers d'opinion.
Au cours des dernières années, le gouvernement azerbaïdjanais a consenti d'importants efforts pour redorer son blason, en vain si l'on en juge par les récentes réactions de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), de l'Union européenne ou du Conseil de l'Europe. Des investissements considérables ont été réalisés pour donner l'image d'un pays moderne, dynamique, et attirer les investisseurs étrangers, y compris français, en organisant notamment de très grands événements sportifs et culturels : Eurovision en 2012, Jeux européens de Bakou en juin 2015, Grand Prix d'Europe de Formule 1 en juin 2016. Chaque fois, de même que dans les périodes électorales qui jalonnent la vie politique, sinon démocratique, du pays, on assiste à une recrudescence des arrestations et de la répression à l'encontre de la société civile. Il y a un lien évident entre ces événements internationaux, sportifs ou culturels, et la répression.