Oui, mais ce n'est pas en comparaison avec d'autres pays. Pour l'Azerbaïdjan, indépendamment de la libération, que nous avons saluée, des douze prisonniers d'opinion documentés par Amnesty, les choses vont clairement dans la mauvaise direction. Nous n'avons pas qualifié cette libération de poudre aux yeux, car elle est importante pour les personnes libérées, mais, si elles ne sont plus détenues, elles ne sont pas encore libres de voyager, et plusieurs autres de leurs droits fondamentaux sont violés. En outre, des arrestations continuent d'avoir lieu, tout aussi graves.
Le fait que la répression ne touche qu'un certain nombre de gens est quelque chose que nous entendons dans beaucoup de pays. Ce n'est pas faux, il n'y a pas d'arrestations massives en Azerbaïdjan, mais je ne suis pas convaincue que la population ne soit pas sensible à la répression. Il n'existe du reste aucune enquête sérieuse sur ce point. Il n'y a qu'à voir les difficultés qu'a rencontrées quelqu'un comme Élise Lucet pour enquêter en Azerbaïdjan. En tout état de cause, l'absence de médias indépendants, de société civile, d'associations capables de défendre les droits fondamentaux et d'apporter un soutien juridique aux victimes touche beaucoup plus de gens que ceux qui sont directement privés de liberté. Cela fait tache d'huile. Imaginez que nous n'ayons plus en France d'associations, de médias indépendants…