Madame la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, comme vous le savez, la biodiversité des outre-mer représente 80 % de la biodiversité nationale et 95 % de son endémisme. La Nouvelle-Calédonie y tient une place particulière, parce que nous sommes le troisième hotspot mondial dans le domaine de la biodiversité et que nos récifs sont inscrits au patrimoine mondial de l’humanité, ce qui permet à la France d’être la quatrième puissance de la planète en la matière.
Si je rappelle ces chiffres, c’est pour souligner à quel point aujourd’hui les enjeux de la préservation de la biodiversité française se situent principalement dans les outre-mer.
C’est pourquoi la création de l’Agence française pour la biodiversité – AFB –, qui devrait être opérationnelle au 1er janvier prochain, a suscité un immense espoir dans les outre-mer, particulièrement dans les collectivités française du Pacifique.
Pourtant, nous éprouvons, à l’orée de la mise en place de cette agence, un certain nombre d’inquiétudes : inquiétudes sur la place qui sera effectivement réservée aux outre-mer au sein de l’Agence, au sein de son organigramme ; inquiétudes en ce qui concerne la feuille de route pour les outre-mer, ainsi que les financements qui y seront affectés.
Madame la ministre, lorsque l’on voit les ravages des changements climatiques sur notre biodiversité, lorsque l’on voit l’état de désolation de la grande barrière de corail australienne, lorsque l’on voit les menaces qui pèsent sur nos atolls, on ne peut être en la matière que d’une extrême sensibilité.
Ma question est la suivante : quelle place exacte sera réservée aux outre-mer au sein de l’Agence française pour la biodiversité ? Sera-t-elle équitable par rapport ce que représente la biodiversité des outre-mer au sein de la biodiversité nationale ?