Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 21 décembre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation à alep

Bernard Cazeneuve, Premier ministre :

Madame la députée, merci pour votre question qui fait écho à d’autres questions posées au cours des derniers jours à l’Assemblée nationale par des parlementaires de toutes sensibilités.

Ce qui se passe à Alep est une épouvante, une tragédie, une horreur absolue. Des femmes et des enfants sont enfermés dans cette ville : ils ne peuvent en sortir. Il est impossible d’acheminer de l’aide alimentaire et humanitaire vers les habitants d’Alep, qui se trouvent dans l’effroi et le plus grand dénuement. Les bombardements sur les sites hospitaliers empêchent la population d’avoir accès à des soins. Bref, la situation à Alep est encore une fois tragique. Elle justifie les initiatives prises par la communauté internationale pour mettre fin à ces massacres organisés par un régime contre un peuple, avec le concours de ses alliés.

C’est la raison pour laquelle la diplomatie française, sous la direction de Jean-Marc Ayrault, a multiplié les initiatives. Elle a notamment fait en sorte que le Conseil de sécurité des Nations unies adopte une résolution visant à mettre fin à ces combats et à créer les conditions permettant l’accès à l’aide humanitaire. La France a été extrêmement active sur le plan diplomatique. Parce qu’elle parle à tous les pays qui peuvent jouer un rôle dans ce conflit, notamment avec la Russie, elle est parvenue à faire adopter par le Conseil de sécurité des Nations unies la résolution 2328, qui pose trois principes : l’accès à l’aide humanitaire rendu possible par la présence d’observateurs indépendants ; l’instauration de couloirs humanitaires qui garantissent à la population la possibilité de sortir et permettent à l’aide humanitaire d’arriver ; la protection des sites hospitaliers afin d’assurer les soins dont la population a besoin.

Il faut maintenant que cette résolution soit appliquée. Il faut que les belligérants veillent à sa bonne application et que les pays à l’origine du contexte de violences et du contexte tragique auquel Alep se trouve confrontée jouent leur rôle. C’est la raison pour laquelle la France continuera son action diplomatique afin que le dialogue intersyrien puisse se développer, s’accentuer, s’amplifier, dans l’esprit de la résolution 2254 adoptée il y a un an, que le cessez-le-feu soit conforté et que la situation humanitaire soit prise en compte à la hauteur de la tragédie vécue par les populations d’Alep.

Voilà la direction dans laquelle travaille le gouvernement français. Voilà la ligne de la diplomatie française. Je veux remercier le ministre des affaires étrangères et l’ensemble de ses secrétaires d’État pour leur contribution extrêmement utile au dénouement de cette tragédie.

1 commentaire :

Le 07/01/2017 à 08:37, chb17 a dit :

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Une autre partie de la question, pas traitée par le ministre, concerne le rôle de la France dans la reconstruction du pays. Washington ne semble pas avoir encore distribué les contrats, car M. Cazeneuve n'apporte pas d'élément là-dessus.

Mme Nieson a été rassurée quant à la fameuse "responsabilité de protéger" (les rebelles), mais c'est insuffisant quand on se souvient que l'action pro-putschiste, boute-feu, belliciste de Paris a largement contribué au chaos syrien depuis 5 ans. Sans oublier les conseillers militaires français en mauvaise posture là-bas.

Si la diplomatie française se préoccupe sérieusement du sort de civils, qu'en est-il de ceux d'Aden et de Mossoul, eux aussi très malmenés par les opérations impérialistes de ces derniers mois ?

La très prochaine installation de D. Trump à Washington va-t-elle finir de ridiculiser la France, déjà évincée d'Astana ? Ou un président Fillon saura-t-il recoller les miettes du Quai d'Orsay ?

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