Monsieur le Premier ministre, voici quelques semaines, l’INSEE indiquait que la pauvreté repartait à la hausse dans notre pays, avec 14,3 % de nos concitoyens, soit près de 9 millions de personnes, vivant sous le seuil de pauvreté. Derrière ces chiffres froids, il y a des drames humains – je pense à cette jeune mère de famille isolée qui travaille à temps partiel et ne sait pas quel Noël elle offrira à ses enfants, à ce couple de retraités modestes qui vit reclus car il ne peut pas s’écarter d’un euro de son budget, ou à ce jeune, ballotté de travail précaire en stage et qui, à trente ans, doit retourner chez ses parents.
Dans le même temps, et contrairement à ce qu’affirme la droite, jamais la France n’a abrité autant de millionnaires, jamais les inégalités n’ont été si fortes, jamais les dividendes versés à une petite caste n’ont été aussi élevés. Les cinq cents plus grandes fortunes s’en tirent d’ailleurs à bon compte, puisque l’État lui-même a remboursé 61 millions d’euros à Mme Bettencourt, première fortune de France, suivant en cela la logique du bouclier fiscal et l’exonérant ainsi de l’impôt sur la fortune.