Intervention de Joël Giraud

Séance en hémicycle du 21 décembre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation des mineurs réfugiés

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Giraud :

Monsieur le ministre de l’intérieur, voici presque deux mois qu’a eu lieu le démantèlement de la jungle de Calais. Quelque 7 000 réfugiés ont été dirigés et acheminés vers des centres d’accueil et d’orientation – CAO – où des bénévoles d’associations, soutenus par des élus bienveillants et une population compréhensive, effectuent un travail formidable d’accompagnement de ces personnes en détresse. Dans les grandes villes, dans les territoires reculés, partout sur le territoire national, nous assistons à un mouvement de solidarité qui nous réconcilie quelque peu avec l’humain et répond de façon raisonnée à notre tradition de terre d’accueil, qui fait notre fierté.

Parmi ces migrants, 1 950 mineurs non accompagnés ont été acheminés vers des centres dédiés et ont pu rencontrer des agents britanniques pour faire valoir leur droit à rejoindre leur famille au Royaume-Uni. Craignant, malgré la bonne volonté des agents du Foreign Office dépêchés sur place, des blocages politiques au Royaume Uni, nous étions plus d’une centaine de parlementaires français à adresser, fin octobre, une lettre ouverte à la ministre de l’intérieur britannique, Amber Rudd, pour demander au gouvernement britannique d’accueillir immédiatement les mineurs isolés de Calais. Vous avez d’ailleurs été l’un des signataires de cette lettre ouverte, monsieur le ministre, en votre qualité de président du groupe socialiste, écologiste et républicain à l’Assemblée nationale. Nos collègues Gilda Hobert et Stéphane Saint-André avaient réitéré, en question d’actualité, leurs inquiétudes à ce sujet.

Un peu plus de 400 mineurs ont pu faire l’objet d’un transfert vers le Royaume-Uni et faire aboutir leur projet migratoire. Néanmoins, la porte du Royaume-Uni est désormais fermée pour les mineurs encore présents en CAO, si l’on en croit les déclarations du ministre britannique de l’immigration, Robert Goodwill, qui a dit que : « Les jeunes restants sont en sécurité aux bons soins des autorités françaises. » C’est une forme très particulière d’humour noir britannique en cette période de l’avent : on peut dire que le ministre Goodwill a atteint le point Godwin du cynisme !

Ces jeunes, qui se sentent abandonnés, manifestent de plus en plus leur mécontentement, et nombre d’entre eux, désespérés, menacent d’attenter à leur intégrité physique.

Face à cette situation tendue, quelles perspectives, monsieur le ministre, pouvez-vous donner à ces jeunes ?

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