Le modèle économétrique est bâti en adoptant la grille de lecture d'un modèle de demande, car nous estimons que les élus et les collectivités ont pour priorité de satisfaire la population, qui demande des services. L'analyse économique a énormément investi pour comprendre les déterminants de la demande de services, privés ou publics.
En dernière analyse, la demande est fonction du revenu – la demande croît avec la richesse – et du prix. Dans notre cas, nous ne disposons pas d'un prix de marché, mais nous pouvons calculer un équivalent-prix : il s'agit, si la dépense publique augmente d'un euro, de la part de cette dépense supplémentaire qui est supportée fiscalement par l'électeur, via la taxe d'habitation, qui est l'impôt le plus courant.
C'est la grille de lecture des inégalités de dépenses, et le guide qui permet de structurer le modèle afin d'éviter des approches ad hoc, dans lesquelles les différents experts retiennent différentes variables – si bien qu'on finit par ne plus savoir quelle approche choisir.
Cette grille de lecture permet de structurer le modèle économétrique et d'analyser l'impact des dotations, de la structure du potentiel fiscal et de l'ensemble des variables de charges sur la dépense. C'est l'approche qui a été la plus mobilisée dans les travaux français, notamment par Alain Guengant. Elle est extrêmement utilisée au niveau international et a le mérite de la robustesse. Il est possible de chercher des alternatives, mais cela n'a pas été la priorité des travaux académiques, donc nous avons préféré nous en tenir aux travaux les plus courants, les plus robustes, et qui permettaient de comparer les données de 2015 avec celles de 2005, voire avec des résultats plus anciens.