Je vous remercie pour votre investissement sur ce sujet capital qui concerne en effet l'éducation et la formation – nous avons d'ailleurs intégré la formation à internet dans la loi.
Nous avons abordé ces sujets dans notre rapport sur la République numérique. Je comprends que l'on utilise dans ce domaine des termes anglais, mais il me semble que leur emploi revient à édulcorer la violence. Le happy slapping, par exemple, n'a rien de joyeux : il s'agit en réalité d'un vidéolynchage. Sans doute nos traductions ne sont-elles pas encore assez percutantes – de ce point de vue, nos amis québécois sont intraitables. N'est-il pas plus parlant, cependant, de dire « contre les salopes » que de parler de slut-shaming, ou de « vengeance pornographique » plutôt que de revenge porn ? Sans doute lutterions-nous mieux encore contre ces phénomènes en les nommant plus correctement.
J'ajoute que nous avons adopté dans la loi pour une République numérique une disposition relative au droit à l'oubli sur internet pour les mineurs, lesquels peinent à se rendre compte qu'en naviguant sur internet, ils ne sont pas dans un espace de dialogue privé avec leurs amis, mais que tout ce qui est écrit pourra un jour être utilisé contre eux, par exemple lors d'un entretien d'embauche.
La jeune génération a certainement un usage d'avance par rapport aux adultes : ce sont des sujets sur lesquels les enfants apprennent souvent à leurs parents. Cela étant, ils passent sept heures par jour devant un écran : sans doute appartient-il aux parents de se préoccuper davantage de ce qui se passe sur internet et d'encadrer davantage cette activité – il n'est pas défendu, par exemple, d'enlever un portable de la chambre d'un enfant.
Les attentes à l'égard de la puissance publique sont également très fortes, tant il est complexe de mettre de l'ordre sur internet. Mme Maldonado va justement nous présenter l'action du ministère de l'Intérieur en matière de lutte contre le harcèlement en ligne.