Intervention de Marc Sciamanna

Réunion du 29 novembre 2016 à 18h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Marc Sciamanna :

Deux remarques sur deux sujets : la stratégie nationale pour la recherche et l'innovation et l'intelligence artificielle.

Sur la stratégie nationale pour la recherche et l'innovation, j'ai l'impression que cela circule aussi au niveau des ministères. Il deviendra de plus en plus indispensable, même essentiel, de coupler l'aspect recherche et innovation à l'aspect enseignement, qui est une grosse préoccupation.

Nous avons, par exemple, à Centrale-Supélec une préoccupation qui rejoint aussi celle sur l'éthique. Sur l'intégrité scientifique, nous avons une adéquation à trouver entre une stratégie de la France par rapport à un positionnement recherche et développement, l'innovation des entreprises avec une préoccupation essentielle de l'enseignement. Je pense que cela devrait être un élément à prendre en compte lors de l'évaluation. J'ai l'impression que ce message commence à circuler dans les cabinets ministériels, puisque j'ai entendu dire qu'une fusion des directions générales de l'enseignement et de la recherche et innovation se préparait. Je pense que tout cela se dessine.

La seconde remarque porte sur l'intelligence artificielle. Plusieurs personnes autour de la table ont manifesté de l'intérêt pour ce sujet. J'ai été, non pas consterné mais assez préoccupé, en allant aux Rencontres du numérique de l'ANR, comme d'autres, du constat que la France commence à se dessiner comme un pays du logiciel et met de plus en plus de côté l'aspect matériel, l'aspect hardware.

Certains ont dit, autour de la table, que si l'on veut investir de façon assez massive dans la compréhension du logiciel et dans le contrôle de ce que le logiciel est capable de faire par rapport à l'être humain, on va certainement devoir se préoccuper également de la façon dont la France investit dans les changements de paradigmes que la physique va devoir produire.

Il faut savoir qu'au moment où on se parle, on a l'impression que des grands groupes comme Intel travaillent essentiellement sur l'électronique. En fait, Intel développe aujourd'hui surtout l'utilisation de l'optique pour réaliser des fonctions cognitives. Nous avons réalisé, au sein du laboratoire, un calcul neuromorphique à partir de cellules entièrement optiques passives, qui permet de réaliser une fonction très simple du cerveau, qui est de séparer la gauche de la droite ou des images de couleurs différentes.

Je veux dire que l'aspect matériel (hardware) ne doit pas être dissocié de l'aspect logiciel. J'ai trouvé assez consternantes les Rencontres du numérique de l'ANR. Il existe une grosse préoccupation autour du logiciel et je pense que le sujet de l'intelligence artificielle dans les grands pays englobe celui d'être maître, en France, de l'aspect matériel.

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