L'avancement des négociations relatives au statut de la mer Caspienne est l'un des facteurs qui rassurent la Russie concernant ses débouchés pétroliers et gaziers. Le traité sur la mer Caspienne interdit à chaque État riverain d'exploiter ses eaux territoriales sans l'accord des autres. La Russie a donc un pouvoir de blocage sur le transport transcaspien. Elle a d'ailleurs bloqué l'accord en cours de négociation pour bien montrer que rien ne se ferait sans son accord. Sauf erreur, cette situation très favorable aux Russes n'a pas évolué ; elle a notamment permis de bloquer plusieurs projets européens.
Plusieurs facteurs se conjuguent : débouché chinois pour le gaz russe, acceptation par la Russie du fait que l'Azerbaïdjan doit exploiter ses gisements et que sa production ne saurait s'écouler via la Russie, et attitude conciliante de l'Azerbaïdjan – même s'il a fait preuve d'une certaine solidarité à l'égard de l'Ukraine, ne goûtant guère, comme les autres États issus de l'Union soviétique, la remise en cause des frontières. De plus, la Russie déploie deux grands projets : Nord Stream d'un côté et Turkish Stream de l'autre. Elle semble donc s'être fait une raison. Autant elle s'était vivement opposée à Nabucco, autant les projets ultérieurs d'exploitation de Shah Deniz n'ont donné lieu à rien d'autre qu'à des négociations et une entente avec la Turquie – laquelle est, rappelons-le, un partenaire de poids dont la Russie a besoin. Or, la Turquie appuie l'Azerbaïdjan par solidarité turcique.