Intervention de François Rochebloine

Réunion du 15 décembre 2016 à 11h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine, président :

J'ai le plaisir d'accueillir Mme Marie-Claire Aoun, directrice du centre « Énergie » de l'Institut français des relations internationales (IFRI), dont les recherches sont essentiellement consacrées à la question de l'économie pétrolière. En 2008, vous avez soutenu, madame Aoun, une thèse à l'Université de Paris-Dauphine sur la rente pétrolière et le développement économique des pays exportateurs. Vos compétences s'inscrivent donc parfaitement dans le champ de notre mission.

L'Azerbaïdjan fait, en effet, partie des pays dont le développement a été vigoureusement soutenu en son temps par ce qu'il est convenu d'appeler la « manne pétrolière », mais il se découvre aujourd'hui en situation d'étroite dépendance à l'égard des cours du marché et ne saurait éviter de se poser à terme la question de l'épuisement des ressources naturelles que sont le pétrole et le gaz.

Pourrez-vous commencer par dresser un tableau de l'économie pétrolière en Azerbaïdjan ? Quelle est sa place dans l'économie globale du pays ? Quelle est la part de la rente pétrolière dans les recettes budgétaires ? Comment l'Azerbaïdjan affronte-t-il les risques que lui fait supporter la prépondérance des produits pétroliers dans ses sources de revenus ? Comment appréciez-vous la compétitivité effective du gaz et du pétrole azerbaïdjanais sur le marché mondial ? Quelle peut être l'incidence sur cette compétitivité du récent accord russo-turc concernant le gazoduc dit Turkish Stream ? Comment l'Azerbaïdjan a-t-il répercuté la baisse de ses recettes sur ses choix budgétaires ?

L'exportation de ces produits implique un certain nombre de relations et de projets, en particulier le recours à des oléoducs et à des gazoducs qui les acheminent vers l'Europe occidentale via le Corridor Sud. Les controverses qui ont surgi autour de ces installations présentes et futures ne sont pas seulement techniques, mais aussi géopolitiques. Quelle est la position de l'Azerbaïdjan en la matière ? Est-il davantage un pays de transit qu'un pays producteur ?

Enfin, s'il existe en Azerbaïdjan une société pétrolière d'État, la SOCAR, le pays a fait appel par son intermédiaire à de grandes sociétés étrangères, notamment françaises, pour exploiter son pétrole et son gaz. Pouvez-vous nous donner un aperçu de leurs activités, non seulement en termes quantitatifs mais aussi en incluant des données sur les conditions qualitatives de cette activité, sur la situation actuelle et la rentabilité à terme de ces investissements et sur l'évolution prévisible des coûts de production ? Il semble en effet que les caractéristiques physiques des gisements encore exploités entraînent un alourdissement significatif de ces coûts. Est-ce le cas ?

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