J’étais présent le jour où le Président de la République s’est exprimé devant la Confédération européenne des syndicats et a fixé des objectifs de renforcement des droits sociaux et du dialogue social européen. Depuis, chacun a pu constater que c’est bien la France qui est à l’initiative, qu’il s’agisse de formuler des propositions, notamment sur la révision de la directive sur le détachement de travailleurs ou sur le socle européen des droits sociaux, de mettre en oeuvre à l’échelle nationale cette lutte contre le dumping social, ou encore de faire en sorte que l’on prenne en compte la dimension sociale dans la coordination des politiques économiques au sein de la zone euro.
C’est aussi ce qui nous guide lorsque nous réfléchissons à la façon dont la Commission européenne doit traiter la situation de pays qui ont subi des politiques d’austérité très dures. Nous nous sommes ainsi battus pour que la Grèce reste dans la zone euro et pour que le programme de réformes qui lui est proposé ne prolonge pas inutilement ces politiques d’austérité. Je pense aussi au Portugal, à l’Espagne et à d’autres pays qui doivent sortir de la crise. Nous avons d’ailleurs constaté qu’il aurait parfois été bon qu’il y ait un consensus politique européen plus large sur ces questions. Mais en définitive c’est bien la position défendue par le Président de la République qui l’a emporté, à savoir permettre à ces pays de donner désormais la priorité à l’investissement, à la croissance et à l’emploi.
Cette priorité donnée à l’investissement, c’est aussi ce que nous avons défendu au plan européen en soutenant le plan Juncker. Nous nous somme même souvent retrouvés dans la situation paradoxale d’être ceux qui soutenaient le plus le président de la Commission européenne alors qu’il n’appartient pas à notre famille politique. C’est encore le cas lorsque nous soutenons sa proposition d’un socle européen des droits sociaux et d’une révision de la directive sur le détachement des travailleurs.
Nous sommes donc d’accord sur le fond. Je me réjouis que la démarche de la France soit soutenue de manière unanime sur ces bancs, par-delà les différences politiques, et j’espère que cela contribuera à ce qu’elle soit entendue par l’ensemble des gouvernements de l’Union européenne.