Être ambassadeur dans un Liban balkanisé tient de la quadrature du cercle ; le grand écart est permanent entre de multiples factions et communautés alternativement alliées et ennemies. Vous avez dit la nécessité pour la France de renforcer sa coopération avec le Liban, mais encore doit-elle en avoir les moyens – et, pour avoir trop donné à la coopération multilatérale, elle ne les a pas, ce que je déplore.
Pour ce qui concerne l'élection du général Aoun à la présidence du Liban, il est évident que M. Saad Hariri a tiré les conclusions de ses bisbilles avec Riyad et de la perte d'influence d'une Arabie saoudite empêtrée au Yémen et qui éprouve les plus grandes difficultés à assurer la sécurité sur son propre territoire où prospèrent de multiples nids de frelons, cause d'une instabilité très préoccupante. Je pense que l'accord s'est fait en raison de la faiblesse de l'Arabie saoudite ; reste pendante la rivalité avec l'Iran. Partagez-vous ce sentiment ?