Intervention de Barbara Pompili

Réunion du 11 janvier 2017 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Barbara Pompili, secrétaire d'état chargée de la biodiversité :

On ne réussit pas toujours, malheureusement. On comptait un million d'animaux en 1970 ; il en reste aujourd'hui 800. Nous avons mis en place récemment des mesures, mais ce n'est pas gagné.

Monsieur Eric Alauzet, j'ai chargé un groupe d'experts de préparer une stratégie sur les espèces exotiques envahissantes. Le document m'a été remis, il sera publié début février en même temps que le décret. J'ai demandé à ces experts de continuer à travailler sur un programme d'actions concrètes. Nous aurons peut-être l'occasion d'en rediscuter.

Madame Geneviève Gaillard, s'agissant du loup et de l'ours, ces deux espèces emblématiques n'appellent pas la même réponse.

Des mesures ont été prises pour faire face au retour du loup et pour aménager une cohabitation aussi protectrice que possible du pastoralisme.

Des mesures ont été prises en urgence pour ne pas laisser les éleveurs seuls face au retour du loup qui, je le redis, est positif pour la biodiversité – les grands prédateurs jouent un rôle dans la nature ; on ne peut pas défendre l'éléphant d'Afrique, dont l'impact sur les cultures est loin d'être neutre, et s'opposer chez nous à la protection du loup… Il fallait prendre ces mesures ponctuelles, mais aujourd'hui, nous devons passer à la vitesse supérieure en élaborant une stratégie sur le long terme. Cette stratégie doit s'appuyer sur des données scientifiques. Nous avons demandé deux études, l'une quantitative et l'autre plus sociologique – sur le loup et son rapport à l'homme – ainsi qu'une évaluation des mesures prises. Il s'agit de mettre tout le monde autour de la table pour tirer un premier bilan de ces actions et pour tracer ensemble une route qui permette aux loups de vivre et aux éleveurs de pratiquer leur activité économique dans des conditions satisfaisantes. Ce n'est pas évident car cette question suscite beaucoup de passions. Je persiste à penser qu'une stratégie à long terme est nécessaire, et que nous ne pouvons pas continuer à agir au coup par coup : les autorisations de tirs supplémentaires peuvent être une décision rassurante pour les éleveurs, mais ce n'est pas suffisant pour favoriser une coexistence durable. Il s'agit d'un travail au long cours qui, je l'espère, va se poursuivre.

S'agissant de l'ours, le comité de massif des Pyrénées du 1er juillet 2016 a validé le volet consacré à l'ours de la stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité mais sans faire ressortir une majorité en faveur d'une réintroduction des ours. Avec Ségolène Royal, j'ai demandé en décembre 2016 au préfet de la région Occitanie de finaliser le volet ours, de lancer des consultations au niveau régional ainsi que la consultation du public pour aboutir à un nouveau plan d'action pour la conservation de l'ours brun en mars 2017. Au niveau national, le dossier sera présenté le 20 janvier prochain au Conseil national de la protection de la nature (CNPN). Le ministère de l'environnement procédera aux consultations nationales obligatoires, en particulier du ministère de l'agriculture, au cours desquelles, je l'espère, chaque partie pourra exprimer sa position, y compris sur la réintroduction de l'ours en Béarn. Je suis très attachée à ce que la France se dote d'un nouveau plan national sur l'ours pour répondre à nos engagements nationaux et internationaux sur la préservation de cette espèce emblématique.

Sur la présidence de l'AFB enfin, je vous rappelle que chacun doit jouer son rôle : c'est le législateur qui, dans sa grande sagesse, a décidé que le président serait désigné sur proposition du conseil d'administration… Le suspense est donc à son comble. Il vous faudra attendre le 19 janvier pour connaître la proposition du conseil.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion