Intervention de Jean-Louis Touraine

Séance en hémicycle du 18 janvier 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Hôpital public

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

Madame la ministre des affaires sociales et de la santé, de 2012 à aujourd’hui, des progrès pour la santé des Français ont été accomplis : l’accès de tous aux soins a été amélioré ; la prévention a été développée ; le système de soins a été modernisé ; 1 000 maisons de santé ont été créées afin de résorber une partie des déserts médicaux.

Des protections et des droits nouveaux ont aussi été octroyés aux malades, aux femmes et aux plus démunis. Le service public hospitalier a été rétabli : en cinq ans, 31 000 postes supplémentaires, dont 3 000 médecins et 28 000 personnels soignants, ont été créés dans l’hôpital public, et 10 milliards d’euros ont été ajoutés au budget hospitalier.

Le numerus clausus a été revu à la hausse ; la coopération entre hôpitaux d’un même territoire a été organisée ; en parallèle, les comptes de la sécurité sociale ont été grandement améliorés et les pratiques des précédents gouvernements dirigés par François Fillon, qui déremboursaient des médicaments et créaient de nouvelles franchises, ont été stoppées.

En dépit de ces progrès, les conditions de travail des soignants et des médecins demeurent difficiles ; infirmiers et aides-soignants sont confrontés à des missions toujours plus complexes, causant parfois des burn-out. On ose à peine imaginer ce que deviendrait la santé des Français si le programme de M. Fillon était mis en application, avec son cortège de réduction des personnels, des lits d’hôpitaux, et des budgets de la sécurité sociale.

Comment pourrait-on accepter l’accroissement des inégalités et le recul de solidarité que provoquerait l’affaiblissement de la sécurité sociale au profit des complémentaires, beaucoup moins accessibles pour les populations économiquement fragiles ? Alors que la grippe saisonnière nous rappelle la nécessité de capacités hospitalières suffisantes pour faire face à un afflux de malades, serait-il responsable de réduire dangereusement l’hôpital public ?

Madame la ministre, sans nier les problèmes qui perdurent, pouvez-vous rassurer la communauté nationale sur l’objectif de préservation de notre système de solidarité sociale, sur la poursuite de l’augmentation des moyens nécessaires à la santé des Français, enfin, sur les aides prévues pour les personnels, en particulier dans le cadre de la prévention des risques psychosociaux ?

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