Intervention de Pierre Lequiller

Réunion du 21 décembre 2016 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lequiller :

Monsieur le secrétaire d'État, dans le cadre de l'accord entre l'Union européenne et la Turquie, le « un pour un » est-il appliqué ?

Concernant les migrations, vous avez évoqué les pactes conclus avec l'Éthiopie, le Niger, le Nigéria, le Mali et le Sénégal qui pourraient être étendus à d'autres pays. Nous rapprochons-nous de l'exemple de l'Espagne qui aide à la fois au développement local et au contrôle des migrants à la sortie de Madagascar ou du Sénégal ? Cette politique a bien fonctionné, et l'immigration vers l'Espagne a beaucoup baissé. Existe-t-il une contrepartie des aides que vous présentez ? Elles doivent sans doute permettre de créer des emplois à long terme, mais, à plus court terme, il faudrait que l'on mette en place une sorte de hotspot à la sortie… En clair, qu'appelez-vous aide à la sécurité des frontières ?

J'ai assisté au congrès de la CDU à Essen : Mme Merkel a annoncé que la part du budget de la défense de l'Allemagne tendrait vers 2 % du PIB. L'Allemagne est en train de comprendre qu'elle peut aller plus loin en matière de défense.

Après le drame épouvantable qui vient de toucher ce pays, nous allons très probablement observer un changement de position en matière de sécurité intérieure. L'Allemagne, jusqu'à maintenant épargnée, considérait que la France avait été atteinte par le terrorisme en partie en raison de son passé colonial. Nous devrions en tout cas essayer de profiter d'un prochain changement d'attitude. Monsieur le secrétaire d'État, que voulez-vous dire lorsque vous évoquez de réforme de Schengen ? Concrètement, quels progrès a-t-on enregistré en matière de surveillance des frontières extérieures ?

J'ai participé à toutes ses réunions et à tous ses déplacements de la mission d'information de l'Assemblée sur le Brexit. J'ai été très étonné par l'impréparation britannique. Lors de notre rencontre avec M. David Davis, le ministre en charge de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, nous avons été frappés par un fait : les Britanniques ne savent pas où ils en sont. Parce que leur majorité est elle-même très divisée, tout comme leur Gouvernement, nous finissons par ne plus très bien savoir ce qu'ils veulent. Nous avons aussi rencontré les Allemands : il me semble que leur position est beaucoup plus astucieuse que la nôtre. Nous voulons donner des leçons à la Grande-Bretagne, alors que Mme Merkel, après avoir donné le sentiment qu'elle souhaitait écouter les Britanniques, campe maintenant sur une position ferme et claire. Les Allemands considèrent qu'il n'appartient pas au Vingt-Sept de déterminer s'il y aura un hard ou un soft Brexit : selon eux, ce choix revient aux Britanniques. Ces derniers sont très frappés par la cohésion des Vingt-sept. Ils s'attendaient à pouvoir mener des négociations séparément avec les États membres.

Pour ma part, j'estime, comme les Allemands, qu'il faut attendre que les Britanniques mettent en oeuvre l'article 50 du traité. Nous n'avons pas à devancer les événements et à faire la leçon aux Britanniques.

Pour conclure, monsieur le secrétaire d'État, pouvez-vous nous dire si vous avez des contacts avec les Écossais et les Irlandais ?

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