Au début de la crise des réfugiés, l'Union européenne a été accusée par la Grèce d'être en retard. La Commission européenne a présenté des projets de législation budgétaire qui ont été adoptés par le Parlement et le Conseil européens. Il faut que l'administration grecque soit capable de déposer des dossiers. Chacun doit essayer d'aider l'autre. Je me suis rendu en Grèce avec plusieurs de mes collègues pour voir comment les choses se passaient dans les camps de réfugiés. Les Grecs ont accueilli des gens avant de recevoir les aides européennes. Heureusement que ces aides ont permis d'améliorer les conditions d'accueil mais la préoccupation de la Commission européenne ne doit pas être de mettre en cause l'administration grecque mais plutôt de faire en sorte que les procédures administratives soient plus simples.
L'Union européenne fournit une aide très importante, 1,8 milliard d'euros, à l'Ukraine, au titre de l'assistance macro-financière (AMF). L'Ukraine est le pays auquel l'Union apporte le plus d'aide, plus que vis-à-vis de n'importe quel pays d'Afrique, et ce pour des raisons de stabilité, de sécurité et de solidarité. Mais, dans le Donbass, même l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a du mal à travailler, alors que c'est elle qui doit y assurer une surveillance et préparer des élections. C'est donc très difficile pour l'Union européenne et vous avez raison de souligner qu'il faut que nous soyons attentifs à ce qu'une partie des fonds envoyés à l'Ukraine serve à l'aide humanitaire et civile dans le Donbass.
De ce point de vue, votre mission est très importante. Vous savez que le ministre des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a tenu à se rendre avec son homologue allemand dans le Donbass pour y rencontrer les autorités de plusieurs municipalités, afin de manifester le fait qu'au-delà du règlement politique de la crise, nous étions très attentifs à la situation humanitaire des populations de cette région.