Je souhaiterais revenir sur la question des professions de foi, qui a été évoquée tout à l'heure. Je ne veux surtout pas m'intéresser au contenu de ces professions de foi, car la relation qu'a chacune et chacun d'entre nous avec les électeurs, au moment des élections puis dans l'exercice de son mandat, lui appartient. Nous sommes libres de prendre tel ou tel engagement dans notre programme parce que notre mandat n'est pas impératif.
Néanmoins, je crois que ces professions de foi sont révélatrices, car l'un de vos arguments, que nous avons beaucoup entendu, consiste à dire que les Françaises et les Français ont voté pour François Hollande, pour la majorité, et ce faisant, ils ont validé l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe. Or, ce n'est pas vrai.
La campagne présidentielle a été marquée par un grand moment : le débat télévisé, qui a été suivi par des millions de Français. François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont opposés pendant deux heures quarante, et ils n'ont pas consacré trente secondes sur ces questions de société. Donc, on ne peut pas dire que ces sujets aient été débattus. Quant aux élections législatives, nous savons bien qu'elles avaient d'autres préoccupations pour enjeux, notamment la situation économique nationale et internationale. Il y avait d'autres urgences que la famille, même si celle-ci est pour nous une priorité.
Vous ne pouvez donc pas tirer argument de cette campagne : il n'y a pas eu de débat sur ce sujet. Aujourd'hui, vous refusez de débattre en passant en force depuis le début de l'examen du projet de loi, comme vous avez refusé d'organiser un grand débat public officiel. Le débat, nous l'avons donc lancé dans la société et il va se poursuivre. Mais, encore une fois, la question des professions de foi est très révélatrice de la manière dont vous avez abordé le dossier.