Intervention de Christophe Caresche

Réunion du 11 janvier 2017 à 8h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Caresche :

Vous avez dit ne pas être un spécialiste de la mécanique européenne et c'est précisément ce qui nous intéresse car l'Union souffre des effets d'une autojustification permanente qui empêche la réflexion de prendre de la hauteur.

Vous avez justement souligné qu'en raison des échanges entre les pays membres, de leurs intérêts communs et de leur interdépendance, l'Europe continuera d'exister et que l'on ne reviendra pas à l'antérieur. Cependant, le projet européen – la création d'un espace supranational uni par des valeurs communes, projet affirmé depuis qu'a été décidée l'élection des parlementaires européens au suffrage universel direct, et dont l'apogée fut le projet de traité constitutionnel présenté en 2005 et rejeté par les Français – est extrêmement affaibli, comme la crise des migrants l'a montré sans équivoque : l'attitude des pays du groupe de Višegrad prouve que les sensibilités ne sont pas les mêmes en tous lieux.

La difficulté à unifier l'Europe autour de valeurs communes étant manifeste, ne faut-il pas faire le deuil d'un projet qui semble se poursuivre sur sa lancée comme continue de courir un canard sans tête ? J'ai cru à ce projet et je l'ai défendu, mais le temps n'est-il pas venu de tirer les enseignements nécessaires de l'échec du traité constitutionnel ? Ne faut-il pas revenir à ce qu'est l'Europe – un espace de coopération entre des États qui ont des intérêts communs et une monnaie commune – et repartir sur d'autres bases avec une ambition moindre mais plus réaliste ?

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