Intervention de Christine Tisseau-Giraudel

Réunion du 10 janvier 2017 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Christine Tisseau-Giraudel, coordinatrice des états Généraux de la production audiovisuelle et cinématographique des outre-mer :

Avant d'évoquer la Polynésie, en l'absence d'Estelle Jomaron-Galabert, présidente de l'Agence film Réunion (AFR), je présenterai la situation prévalant à La Réunion.

La naissance de la filière audiovisuelle et cinématographique de La Réunion peut être située à l'année 2001.

Ce territoire compte aujourd'hui dix-huit sociétés de production, 155 techniciens, quatre chaînes de télévision, huit festivals, sept complexes de cinéma représentant vingt-trois salles.

Le fonds de soutien annuel s'élève à 1,35 million d'euros, auquel le CNC apporte 577 000 euros, et un bureau d'accueil des tournages a été mis en place en 2001.

Il faut relever que La Réunion est le territoire le plus avancé des outre-mer : elle conduit une réelle politique de promotion de la destination à travers l'accueil des tournages, qu'elle a très vite lié au tourisme et à l'économie. Au cours des États généraux de la production audiovisuelle et cinématographique des outre-mer, nous avons très tôt décidé qu'elle nous servirait de modèle.

En Polynésie française, je suis productrice et présidente du Syndicat de la production audiovisuelle en Polynésie française (SPAPF).

La filière polynésienne a vu le jour en 2003 ; auparavant, nous produisions surtout des films publicitaires et institutionnels, mais peu de choses pour la télévision. La création en 2004 du Festival international du film documentaire océanien (FIFO) a marqué pour nous une prise de conscience : pourquoi ne pas réaliser de films alors que nous en recevons cent chez nous ? De leur côté, nos institutionnels nous ont demandé : pourquoi pas vous ?

Nous avons donc commencé à nous fédérer, et à constituer en 2007 un fonds de soutien à la production audiovisuelle ; c'était un préalable, puisqu'à l'instar de la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française n'avait pas accès aux dotations du CNC. La création de ce fonds a donné le départ du développement de la production audiovisuelle polynésienne : en 2003 nous produisions un documentaire par an, et disposions de cinq techniciens, aujourd'hui, nous produisons presque trente documentaires par an, et comptons 120 techniciens.

Ainsi, l'accompagnement politique et institutionnel, à travers le fonds de soutien et la mise en place de mesures incitatives et d'accompagnement des professionnels et des facilitateurs de tournages, a permis ce développement en Polynésie.

L'accès aux crédits du CNC a constitué la seconde phase du développement. Faute d'être éligible à la convention CNC-État-Régions, la Polynésie française, en 2013, a signé une convention avec cet organisme permettant aux producteurs locaux de bénéficier d'une enveloppe dédiée d'un montant de 577 000 euros.

Aujourd'hui, la Polynésie française compte deux chaînes de télévision, trois festivals, quatre complexes de cinéma et une quinzaine de sociétés de production. Le fonds de soutien créé en 2007, et dont le montant a été doublé cette année, s'élève à 1,4 million d'euros. Le bureau d'accueil des tournages dont nous disposions a été fermé, mais le ministre polynésien de la relance économique a annoncé sa réouverture après qu'il se sera assuré auprès des professionnels que celui-ci répond bien à leurs attentes. De fait, le BAT constitue la porte d'entrée des tournages extérieurs sur nos territoires. Au demeurant, nous savons recevoir des tournages en l'absence de bureau d'accueil, mais cet organisme, souvent placé sous l'égide de Film France qui les regroupe, confère un gage de sérieux aux sociétés de production nationales comme internationales.

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