Intervention de Christine Vial-Collet

Réunion du 10 janvier 2017 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Christine Vial-Collet, présidente de l'Association des producteurs de cinéma et d'audiovisuel de Guadeloupe, APCIAG :

Je suis présidente de l'Association des producteurs de cinéma et d'audiovisuel de Guadeloupe, association née en 2010, et regroupant près de 17 producteurs guadeloupéens.

En Guadeloupe, le secteur audiovisuel et cinématographique a réellement pris naissance en 2002, et, à partir de 2005, la région a décidé de participer activement à son organisation ; dans le même temps, un protocole a été signé avec le CNC qui attribue des aides.

Il faut conserver à l'esprit que ces mesures bénéficient aux professionnels locaux, certes, mais « boostent » l'attractivité de notre territoire en attirant des tournages ainsi que de grosses productions nationales, voire internationales.

Ainsi, dès 2006, une première série importante, intitulée la Baie des flamboyants, est-elle tournée ; cette émission, qui s'est étalée sur 300 épisodes en quatre saisons, a constitué pour de nombreux techniciens locaux l'occasion d'acquérir une solide expérience.

En 2011, a été donné le premier tour de manivelle de la série télévisée britannique produite par BBC 1, Death in Paradise, intégralement tournée en Guadeloupe ; le tournage de la septième saison a commencé. Les retombées économiques pour le territoire se chiffrent à au moins trois millions d'euros dépensés sur le territoire par an.

Certes, cette série est la plus grosse production en Guadeloupe, mais le secteur est resté actif, car de nombreuses séries, des documentaires ainsi que des films de court et long métrage ont été produits et certains primés.

En 2008, un bureau d'accueil des tournages a été créé : il compte aujourd'hui vingt auteurs et 222 techniciens. Nous disposons de matériel permettant la gestion simultanée de plusieurs tournages, en 2015, nous avons ainsi enregistré 600 jours de tournage.

Nous bénéficions de deux fonds.

Depuis 2005, le fonds de coopération cinématographique et audiovisuel, dans le cadre de la convention CNC-État-Régions, qui, en 2015, a aidé douze projets, la région ayant versé 591 000 euros et le CNC 578 000 euros.

Depuis 2014, le fonds régional d'aide aux oeuvres cinématographiques et audiovisuelles, qui soutient les projets en production, postproduction et diffusion ; dans ce cadre, neuf projets ont été aidés pour un montant de 1,3 million d'euros.

Lors des travaux des États généraux de la production audiovisuelle et cinématographique des outre-mer — pour lesquels Mme Maina Sage, qui était présente, a évoqué l'égalité réelle —, nous avons ensemble considéré qu'il était grand temps que l'ensemble des mesures d'accompagnement propres à favoriser le développement des filières audiovisuelles disponibles en métropole soient adaptées aux particularités résultant de l'éloignement géographique des départements et territoires ultramarins, et étendues aux outre-mer.

Par ailleurs, le groupe France Télévisions, à travers les chaînes Outre-mer 1re, France O, mais aussi France 2, France 3, France 4 et France 5, devrait soutenir la production cinématographique des outre-mer de la même façon qu'il soutient la production métropolitaine, notamment celle qui se situe dans l'enceinte du périphérique parisien.

Enfin, les oeuvres ultramarines doivent rayonner sur l'ensemble des chaînes et autres supports, singulièrement sur ceux de l'audiovisuel public.

Nous avons donc défini un développement en trois axes.

Le premier porte sur le développement de la filière : je laisse à Sabine Jean-Louis Zéphir le soin de s'exprimer à ce sujet.

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