Intervention de Marie-Ange Debon

Réunion du 10 janvier 2017 à 9h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Marie-Ange Debon, directrice générale adjointe du groupe Suez chargée de l'international, présidente du conseil de chefs d'entreprise France-Azerbaïdjan de MEDEF International, accompagnée de M. Bogdan Gadenne-Feertchak, chargé de mission senior de MEDEF International pour les Balkans, la Turquie, le Caucase et l'Asie centrale :

Je vais vous répondre sur l'Azerbaïdjan mais, si vous le permettez, j'ouvrirai le débat sur la base de mon expérience de Suez, acquise dans de nombreux pays.

Je suis naturellement favorable à une diplomatie économique active, et je trouve que le ministère des affaires étrangères a évolué de manière très positive, s'agissant de l'appui que ses services – avec les services économiques du ministère des finances – apportent aux entreprises. Il y a quelques années, il était parfois difficile d'intéresser le corps et les services diplomatiques aux problématiques des entreprises. Cette évolution est très importante pour nous, dans la mesure où les entreprises n'ont pas toujours les moyens de maintenir sur place une équipe permanente. Les services économiques et les services diplomatiques peuvent, notamment, les informer sur certains sujets d'ordre économique ou décisionnel.

La situation varie beaucoup, bien entendu, selon la taille du pays concerné. On n'a pas les mêmes attentes vis-à-vis de nos ambassades aux Etats-Unis, en Allemagne ou même dans d'autres pays de l'Union européenne que vis-à-vis de nos ambassades dans des pays plus petits ou avec lesquels nous avons des relations économiques moins développées, moins anciennes et moins structurées.

L'Azerbaïdjan fait partie de cette dernière catégorie, où l'on trouve aussi beaucoup de pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, et où la complexité des structures et la faiblesse des moyens des entreprises rendent d'autant plus utile de pouvoir s'appuyer sur nos services diplomatiques.

Les ambassades constituent donc un relais que nous apprécions. S'agissant de notre ambassade à Bakou, je souligne que l'ambassadrice, Mme Bouchez, et ses services ont été d'un grand appui. Disant cela, je parle au nom de Suez, mais je pense refléter aussi l'avis des entreprises membres de MEDEF International.

Mme Bouchez est attentive aux dossiers et aux problématiques des entreprises. Elle connaît les projets sur lesquels nous voudrions travailler et suit les évolutions économiques du pays – taux d'intérêt, cours du manat, réformes. Elle nous a aidés à obtenir des rendez-vous et à déterminer les plus utiles potentiellement, aux entreprises françaises participantes. MEDEF International ne peut que décerner un satisfecit aux services diplomatiques français.

Nous avons moins de relations avec l'ambassade d'Azerbaïdjan en France. L'ambassadeur, qui est à l'écoute des sujets économiques, relaie les problématiques des entreprises françaises auprès de son gouvernement.

Les entreprises prennent des initiatives autonomes. Elles n'attendent pas leur salut des services de Mme Bouchez, mais apprécient le soutien qui leur est accordé. C'est pour elles un complément très significatif, surtout lorsqu'il s'agit de leur apporter des éléments de compréhension ou de les aider en cas de difficultés.

La stratégie française est-elle suffisamment intégrée et efficace ? La question est plus complexe que cela. Au-delà des ambassades, un certain nombre d'établissements, dont l'AFD, ont évolué dans le sens d'une prise en compte beaucoup plus affirmée des problématiques économiques.

L'Azerbaïdjan connaît un vif accroissement de la concurrence entre les entreprises. C'est un phénomène auquel Suez est confronté, et pas seulement dans ce pays. Les pays émergents deviennent de plus en plus compétitifs, en termes de prix comme de savoir-faire et de technologie. Cela commence à poser problème dans de nombreux secteurs.

En Azerbaïdjan, on voit notamment arriver des entreprises turques, très dynamiques, quelques entreprises chinoises, et des entreprises israéliennes très actives. Nous sommes confrontés à une grande diversité de concurrence de la part des pays émergents. Par ailleurs, la présence des entreprises européennes, britanniques ou allemandes, est ancienne, et vient également nous concurrencer.

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