Mes chers collègues, nous accueillons aujourd'hui M. Marwan Lahoud, président d'Airbus Group SAS, directeur général délégué à l'international, à la stratégie et aux affaires publiques d'Airbus Group, que je remercie pour sa disponibilité.
Airbus est le fleuron de l'industrie aéronautique et aérospatiale sur les plans mondial et européen, ce dont nous sommes tous très fiers. Il y a un peu plus d'un an, le bureau de notre Commission s'était rendu à Toulouse ; nous avions alors pu visiter l'ensemble du site et avoir de fructueux échanges avec la direction comme avec les salariés.
Entre 2000 et 2015, le groupe Airbus a connu une croissance exceptionnelle de 663 % ; il est numéro 1 mondial dans le secteur de l'aéronautique civile et les hélicoptères, numéro 2 mondial dans celui des satellites, et numéro 2 européen dans le domaine de la défense. En 2015, le chiffre d'affaires du groupe s'est élevé à 64,5 milliards d'euros, et, il y a deux jours, un contrat pour la livraison de 80 avions A320neo, avec une option portant sur 40 appareils supplémentaires, a été signé avec une compagnie aérienne saoudienne pour un montant de 8,1 milliards d'euros.
Nous avons souhaité vous entendre aujourd'hui en particulier au sujet du projet de restructuration du groupe, dénommé « Gemini », qui fusionnera les services centraux d'Airbus et d'Airbus Group au sein d'une entité unique. Cette opération devrait être effective à l'été 2017.
Cette fusion se traduirait par la suppression de 1 164 postes, dont 640 en France, d'ici la fin de l'année 2018, ce qui n'est pas sans susciter beaucoup d'inquiétudes. Certes, de telles restructurations ne sont pas propres à Airbus : en 2016 Boeing a annoncé la suppression de 4 550 postes, et Bombardier celle de 7 500 postes dans ses activités aéronautiques et ferroviaires. Il n'en est pas moins vrai qu'au regard des résultats de votre groupe et du bilan, qui affiche 731 commandes d'appareils en 2016, ce qui le place au premier rang mondial, nous souhaiterions être davantage informés au sujet de cette restructuration et des suites qu'elle serait susceptible de connaître.
Le rapport final de l'expert du comité sur le plan Gemini devait être remis à la direction d'Airbus le 11 janvier dernier : cela a-t-il été le cas ? La publication de ce document est supposée marquer le départ des négociations formelles relatives aux mesures sociales du plan ; quand pourrons-nous en avoir connaissance ?
Quelles sont les mesures envisagées par la direction : retraites anticipées, reclassement, mobilité ?
La création de 230 nouveaux postes dans le monde a été évoquée : pouvez-vous préciser où se feront ces créations et dans quels domaines ; la France en bénéficiera-t-elle ?
Quels seront les types d'emplois concernés par la suppression annoncée de 640 postes en France ?
Dans la mesure où les intérêts d'Airbus Goup sont très importants au Royaume-Uni : quelles peuvent être les conséquences du Brexit ?
Les syndicats redoutent une plus grande délocalisation vers les États-Unis dans les années à venir : qu'en est-il ?
Les salariés des sous-traitants d'Airbus doivent-ils craindre à moyen terme la concurrence du pôle aéronautique de Casablanca au Maroc, et, à plus long terme, le recours croissant à l'impression en 3D ?
Ce matin, nous avons entendu le commissaire général à l'investissement, M. Louis Schweitzer et nous avons évoqué le troisième volet du plan d'investissements d'avenir (PIA3), au sujet duquel vous avez formulé quelques inquiétudes lors de votre audition récente par la commission de la défense, notamment quant au fléchage des fonds. M. Louis Schweitzer a indiqué qu'il n'y avait pas d'enveloppe fléchée ou sectorielle dans le PIA3 car les enveloppes sont attribuées en fonction de la qualité des projets présentés au terme d'un appel d'offres englobant tous les domaines. L'aéronautique sera donc bien concernée.
Le PIA constitue un important outil de financement pour lequel nous nous sommes tous battus, quelle que soit la majorité ; aussi tenons-nous à vous rassurer en ce qui concerne la place du secteur aéronautique dans le dispositif.