Airbus se porte bien en termes de production comme de commandes, dont le carnet est copieusement garni. Airbus est une réussite européenne. Pas de l'Europe qui se dessine depuis quelques années, mais de celle de la coopération interétatique et intergouvernementale, qui a permis la création de votre groupe à quatre pays. Or, cette réussite tranche avec une restructuration qui inquiète les salariés, c'est l'une des raisons de votre présence devant notre commission. La France est au coeur de l'implantation d'Airbus : jusqu'à présent, la recherche et la conception sont basées en France, la production étant partagée.
Cette architecture va-t-elle perdurer ? Je pose cette question car, en tant que député français, je suis préoccupé de l'intérêt national et j'ai en tête le projet d'avion électrique, dont la conception et la réalisation seraient basées en Allemagne. Quelle est la stratégie industrielle globale d'Airbus ?
Pouvez-vous également nous en dire plus sur les projets de nouvelles versions car, vous le savez fort bien, il faut regarder loin ?
Le fait que vous soyez une entreprise mondialisée ne saurait vous empêcher de vous préoccuper de la cohérence territoriale. Comme les Allemands, qui voient d'abord à leur porte et pensent avec une logique d'intérêt national – cela transparaît dans leur action au sein d'Airbus – je souhaite que vous ayez bien en vue notre intérêt national dans votre stratégie territoriale d'implantation de votre beau groupe.