Je tiens à remercier Mme Buzyn pour son intervention retraçant les dix premiers mois de sa présidence. L'année dernière, l'orateur de notre groupe avait souligné sa double compétence administrative et scientifique, et nous avions soutenu sa nomination. Cette année encore, nous lui apportons volontiers tout notre soutien.
Nous nous réjouissons de voir le rôle de la Haute Autorité conforté. Créée en 2004, la HAS a très largement trouvé sa place dans le paysage sanitaire de notre pays, et la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé a même élargi ses missions, comme cela avait été le cas très régulièrement depuis 2004 dans divers textes, qu'il s'agisse des lois de financement de la sécurité sociale (PLFSS) successives ou de la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST).
La loi relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé a renforcé l'indépendance de la HAS, notamment sur le plan de son financement et de la transparence, pour lutter contre les éventuels conflits d'intérêts. Il est indispensable que nous puissions avoir une grande confiance dans les recommandations qui sont faites, tant le rôle de la HAS est central.
Dans ce contexte, la ministre de la santé a annoncé que vous alliez reprendre les compétences du Comité technique des vaccinations, qui assure notamment la veille scientifique sur les évolutions et les perspectives en matière de vaccins, qui définit la stratégie vaccinale en fonction des données épidémiologiques, d'études « bénéfice-risque » sur le plan individuel et collectif et d'études médico-économiques, et qui émet des propositions d'actualisation des recommandations et obligations en matière de calendrier vaccinal.
C'est une compétence d'autant plus importante que la politique vaccinale de notre pays est, pour moi comme pour beaucoup de mes collègues, un sujet d'inquiétude. En effet, malgré des données indiscutables, que vous connaissez mieux que moi, sur l'efficacité de la vaccination, la France est le pays où la proportion de la population exprimant des doutes quant à la sécurité des vaccins est de très loin la plus élevée : 41 %, contre 17 % en Europe et 13 % dans le monde.
Par ailleurs, les résultats d'une étude menée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) montrent que c'est en France que les messages négatifs vis-à-vis de la vaccination sont les plus nombreux. Cette méfiance de la population française vis-à-vis de la vaccination s'accompagne d'une couverture vaccinale insuffisante, voire en baisse, pour certains vaccins pourtant essentiels, tels ceux contre le méningocoque, la rougeole, la grippe ou le papillomavirus humain (HPV). Même les soignants font parfois preuve de méfiance.
Quelle contribution envisagez-vous d'apporter à la nécessaire modernisation de notre politique vaccinale ?
Ma dernière question porte sur les recommandations des bonnes pratiques pour les médecins. La CNAMTS édite des fiches-repères qui concernent également des recommandations sur les bonnes pratiques et sur les prescriptions des médecins. Je souhaiterais savoir, dans la mesure où je crois plus simple pour les médecins d'accéder à des données harmonisées, s'il existe une articulation entre l'action de la HAS et celle de la CNAMTS.