La loi de programmation militaire suscite des inquiétudes chez les représentants CFDT de la DCNS au regard des programmes Barracuda, frégate multi-missions (FREMM) et IPER (indisponibilité périodique pour entretien et réparations) adaptation du missile M 51 (IAM 51). Certes, l'entreprise a gagné des contrats à l'export, mais l'amputation des programmes aurait des conséquences importantes sur nos emplois et ceux de nos sous-traitants – d'autant qu'un grand nombre des contrats signés incluent un transfert de technologies.
À Lorient, DCNS a construit un OPV (offshore patrol vessel), loué pour trois ans à la marine nationale. Il constitue pour nous un espoir de gagner des marchés. Cependant, nous ne comprenons pas la volonté du conseil d'administration de créer une coentreprise (joint venture) avec Piriou, où l'entreprise ne serait présente qu'à hauteur de 49 %.
Le groupe naval envisage également de monter sa participation à 51 % dans la société OpenHydro afin de développer des hydroliennes, notamment avec un projet dans le raz Blanchard. Nous avons là l'occasion de créer une véritable filière d'énergies marines renouvelables en France avec des emplois industriels non délocalisables. Reste que l'État doit lancer un appel d'offre en conséquence.
Nous avons aussi créé des sociétés en Inde, en Malaisie, au Brésil. Jusqu'à la fin 2012, nous avions une alliance dans le domaine des torpilles avec l'allemand Atlas, mais le projet a été gelé en raison du blocage de TKMS, ce qui a plongé les salariés dans l'incertitude.
Parmi les axes de développement de DCNS, figure également le nucléaire civil. Elle a ainsi développé, en collaboration avec Areva, EDF et le CEA, le projet Flexblue.
Actuellement, le groupe naval compte 13 000 salariés. La participation de Thales est montée à 35 % dans son capital. Reste que nous nous interrogeons au regard de l'actionnaire Dassault et des éventuels regroupements européens. La CFDT juge important de maintenir les technologies et les compétences de l'industrie navale militaire en France et en Europe.
DCNS fait appel à un grand nombre de sous-traitants, mais aussi à des intérimaires. Il faut veiller à ne pas fragiliser les entreprises locales en payant trop peu les salariés ainsi employés. En la matière, la vigilance de l'État, actionnaire majoritaire, est donc de rigueur.
Enfin, le groupe emploie des personnels de droit privé – recrutés à partir de 2003 – et des personnels mis à disposition du ministère de la Défense, qui représentent plus d'un tiers de l'effectif, soit 4 500 salariés. Or seuls les premiers sont concernés par la prime de participation annuelle versée par l'entreprise. La CFDT demande que l'ensemble des personnels bénéficie des mêmes droits en matière de primes.