Bonfiglioli SpA, entreprise familiale ayant plus de cinquante-cinq ans d'existence, a trois divisions : une en Italie, une en Allemagne et une en France depuis 1977.
La filiale française est une PME de quatre-vingts salariés, dont le chiffre d'affaires est de 36 millions d'euros – le groupe emploie 3 300 salariés et fait 700 millions d'euros de chiffre d'affaires. Notre spécialité est la fabrication d'organes de transmission pour l'industrie.
Trois contraintes pèsent quotidiennement sur une PME comme la nôtre.
La première concerne les nombreuses défaillances auxquelles notre secteur doit faire face – dépôts de bilan, redressements judiciaires et liquidations –, et ce avant même l'arrivée à échéance des factures, ce qui est un signe de la mauvaise santé financière et du manque de solvabilité de nos clients. Ces défaillances n'entrent évidemment pas dans le coût du travail. Quelles mesures le législateur pourrait-il adopter pour protéger les fournisseurs ?
Deuxième contrainte : le télétravail, que nous encourageons pour les commerciaux ou certaines tâches administratives, doit être gagnant-gagnant tant pour l'entreprise que pour le collaborateur. Or la loi impose désormais de verser à celui-ci un supplément pour l'utilisation de mètres carrés à son domicile, supplément qui entre dans la déclaration d'impôt de l'intéressé et qui est taxable pour l'entreprise - ce coût s'ajoute au taux horaire.
Troisième point : certains salariés préfèrent percevoir les minima sociaux tout en effectuant, à côté, un travail non déclaré, plutôt que d'être légalement payés au SMIC en travaillant régulièrement au sein d'une entreprise. Ce phénomène a un coût caché, induit et difficilement mesurable, mais néanmoins réel car il entraîne une importante rotation des salariés sur certaines fonctions, au risque d'arrêter la chaîne de production, par exemple lorsqu'il n'y a plus personne pour réceptionner la marchandise ! Les indemnités de chômage ne doivent pas venir concurrencer les bas salaires.
La formation en alternance commence, quant à elle, par donner de bons résultats en France – sur les trois dernières années, sur quatre contrats de formation en alternance, nous avons procédé à trois embauches. C'est une des meilleures filières d'embauche, quasiment inexistante en Italie, contrairement à l'Allemagne, pays champion depuis des années de la formation en alternance.